Le printemps des uns...

Mesdames et messieurs, tenez-le vous pour dit : cette fois, ça y est, c'est sûr, le printemps est là. J'en ai la preuve. Irréfutable.
Certes, ça ne se voit pas trop dans le ciel Lorrain, en ce dimanche. Un ciel gris de chez gris pendant que la rivière voisine enfle, probablement alimentée par la fonte des neiges, là-bas, du côté des voisines Vosges.
Mais chez nous, à la maison, flotte le parfum qui préfigure l'herbe requinquée, les bourgeons, les fleurs dans le jardin, des températures plus douces, tout ça. On a même rangé le radiateur bain d'huile, c'est dire si l'optimisme coule à flot.
Car cheu nous, à la maison, en ce dimanche, c'est déménagement. Réorganisation des pièces. Chambre des parents qui passe de l'étage au rez-de-chaussée. Salle de jeu (qui ne servait plus guère à cet usage) qui devient chambre des parents. Palabres en cours à l'étage avec gars de onze et six ans pour voir comment "leur" étage s'aménage.
Une vieille tradition, cheu nous, que de réaménager la masure en fonction des envies, des saisons, tout ça. J'me marre d'avance. Les gens qui débarquent vont encore dire, mais, ça a encore changé, ici ! C'est que les mètres carrés n'évoluant pas, l'univers se réinvente à espace constant. Du coup, certains meubles ont la bougeotte. Et que je te porte ceci pour le mettre là, et que je bouge cela pour le mettre ici. Voyez le genre. Moi, j'adore ça :-)
Ceci dit, le printemps des uns n'est pas franchement l'été des autres.
Côté progéniture, c'est sourire et grimace.
Si gars de six ans est plutôt cool avec ce chambardement, genre même ça l'amuse beaucoup, gars de onze ans, lui, est la tronche en vrac, teint pâle, pas trés emballé par cette initiative. L'aimait bien dormir pès de papa et maman. L'aime pas trop qu'on touche sa routine. Et là, pour le coup, pas fastoche.