J’ai d’ailleurs pu me familiariser avec le style pendant ces douces vacances en dévorant “la faim la bagnole le blé et nous” qui est une dénonciation des biocarburants. Ceux-là même qu’il faut s’efforcer d’appeler agro-carburants… car il n’y a rien de bio là-dedans.
A la fin du livre, deux chapitres viennent esquinter quelques structures écologistes. Notamment Roule ma fleur mais aussi le Réseau Action Climat (RAC-F) que je connais bien pour l’avoir coudoyée !
Pour Roule Ma Fleur je n’ose me prononcer tant je connais peu la structure. Cependant je veux bien confirmer que l’écologie a tendance à devenir de plus en plus individualiste (moi je fais bien… donc si tout le monde fait comme moi, tout va bien). Et au passage, connaissant bien mieux Roule Ma Frite (dédicace Marseille et Inter-Made !) je précise qu’il ne faut pas confondre ces deux structures. Celle-ci récupère un déchet, à savoir de l’huile usagée !
Pour le RAC, j’avais déjà manifesté mon étonnement alors qu’ils initiaient une pétition “pour des voitures vraiment moins polluantes“. Je ne comprends pas qu’on puisse défendre l’idée d’une bagnole propre. Comme si la voiture se résumait à son émission de CO2…
Enfin, il paraît qu’il faut être réaliste. Qu’on obtient rien sans lâcher un peu de lest aux industriels…
Quoiqu’il en soit, je trouve que Nicolino est un peu sévère sur le RAC qui a tout de même une position assez tranchée sur les agrocarburants: “les soutenir, c’est une mauvaise politique“.
Mais venons-en aux derniers billets de son blog “planète sans visa” au bout duquel il invite carrément le président de France Nature Environnement, à débattre de manière contradictoire sur les dernières compromissions de l’association-hérisson. En effet, la rafale de billets qui s’est abattue sur FNE met en lumière quelques accointances peu avouables: un fabricant de pesticides, du label PEFC qui en prend vraiment pour son grade, et bien d’autres choses encore.
Tout de suite, je sens que certains vont crier à l’empêcheur de tourner en rond. Qu’il y a d’autres choses à faire que de taper sur son propre camp. Qu’il serait bien plus judicieux de s’occuper à affronter le véritable ennemi.
D’abord, je considère que Nicolino a pas mal donné dans ce qui est de l’affrontement des adversaires. Le lobby des pesticides, des OGM, des agrocarburants… Courez lire les deux opus !
Ensuite, cet éternel débat qui agite les mouvements disons marginaux, par souci de différenciation en quelque sorte, me semble parfois salvateur. Car aujourd’hui tout le monde se dit écologiste. Même ceux qui n’ont rien, mais alors rien à voir avec l’écologie. Le greenwashing en quelque sorte.
Il se trouve que la récente mise en avant de l’écologie a soit fait tourné les têtes à quelques uns, soit carrément fait entrer le loup dans la bergerie. Nul doute que FNE est un pionnier en matière d’environnement. Mais aujourd’hui, ce que soulève Nicolino mérite de repenser non seulement la stratégie du hérisson aujourd’hui, mais surtout la stratégie de l’écologie en général.