L'offensive des états fiscalement gloutons contre les paradis fiscaux se poursuit. L'affaire UBS, où l'état américain somme une banque de droit suisse de désobéir à ses propres lois sous peine de sanctions, est le point d'orgue d'une escalade qui risque d'aboutir à des mesures de rétorsion extrêmement dures contre des états souverains, dont la plupart n'ont jamais O grand jamais causé de tort à leurs voisins (citez moi une seule guerre provoquée par la Suisse ou le Luxembourg ?)...
Voilà qui pose une sacrée question de droit international : La Suisse doit elle renoncer à son modèle de protection de l'individu sous prétexte que l'état américain peut interdire à ses banques d'opérer sur les places financières américaines ? L'état américain n'est il pas en train de commettre une véritable agression contre une nation proverbialement pacifique ? Faut il que de petits pays se couchent devant l'axe Wahington-Paris-Berlin seulement parce qu'ils sont petits ?
Et demain, les banques françaises devront elles céder aux injonctions des USA ? De la Chine ? de la Russie ? Que vaudrons les cris de vierge effarouchée que nous pousserions alors, après avoir forcé la Suisse à obtempérer au plus infâme des chantages ?
Si les grands états obtiennent des concessions significatives du fait de ces pressions, quels autres exigences exorbitantes seront ils amenés à émettre vis à vis de petits états ? L'attitude des grands pays occidentaux, leur dérive autoritariste, ne laisse d'inquiéter. Un état souverain pacifique et démocratique doit être libre de choisir sa fiscalité et de placer la protection de la vie privée avant l'intérêt des fiscs étrangers.
Si l'on s'en tient aux arguments purement économiques, rappelons une fois encore que la présence de paradis fiscaux est économiquement bénéfique, je dis bien, bénéfique, aux états les plus forts en taxes.
En effet, par le biais de montages financiers discrets, l'argent transitant par les paradis fiscaux revient généralement en bonne partie dans le pays de résidence du détenteur de fortune qui les a utilisés pour se soustraire à la voracité de son fisc. C'est ainsi qu'en soustrayant de l'argent gagné des griffes de l'agent économique le plus inefficace qui soit, j'ai nommé l'état, les paradis fiscaux, malgré les marges d'intermédiation que leur utilisation occasionne, permettent à des projets autrement non finançables de voir le jour...
Certes, il serait plus rentable, pour un pays comme la France, de devenir un paradis fiscal lui même, car ainsi les capitaux engrangés par des personnes à haut potentiel pourraient s'y réinvestir sans avoir à financer des intermédiaires financiers helvètes ou autrichiens. Et le plus beau est que cela serait possible, si nos dirigeants osaient remettre à plat nos structures fiscales et sociales archaïques.
Mais en attendant que ce jour improbable se lève, il convient de réitérer sans relâche notre attachement à l'existence de paradis fiscaux à nos frontières, derniers remparts pour empêcher les socialistes qui nous gouvernent, qu'ils soient de droite ou de gauche, d'augmenter les prélèvements qu'ils nous imposent au delà de toute raison.
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A lire sur ce blog:
Les paradis fiscaux : une nécessité économique pour les états fiscalement avides
Transformer la France en paradis fiscal, c'est possible !
A lire ailleurs :
La légitimité du rôle des paradis fiscaux par Thierry Afschrift, Institut Hayek
Le secret bancaire, un impératif moral, par Jean Krepelka, institut Constant
Economic effects of regional tax Heavens, (PDF), par Mihir Desai, Harvard U.
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