Bonjour à vous chères lectrices et chers lecteurs,
Mayeul avait relayé le 3 mars l'invitation que Ma crise bien aimée avait reçue de la part du collectif Barcamp. Bien sûr, nous avons sauté sur l'occasion, et Fleur et Matthieu se sont rendus sur place pour participer aux débats. Nous avons écouté les débats, contribué aux réflexions... et récupéré les bonnes idées.
Ces bonnes idées, on en parlera un peu plus tard (quand nous serons rentrés chez nous !) sur notre blog, mais dans l'immédiat, je profite du TGV qui me ramène à Rennes pour rédiger un bref billet sur l'événement.
Fleur et moi avons tout d'abord été surpris par le local : accueillant, très design, clair, fonctionnel. Il s'appelle la Cantine, et est géré par Silicon Sentier, une association qui facilite l'innovation qui regroupe une centaine d'entreprises, mais qui n'a pas une vision uniquement technologique de l'innovation. L'événement BarCampCrisis s'inscrivait dans une dimension pleinement sociétal de l'innovation. Bon d'accord, c'est un peu grandiloquent, comme phrase. Plus simplement dit : BarCampCrisis a réuni des individus de tous bords (entrepreneurs, consultants, retraités, universitaires, étudiants, n'importe qui, en fait) qui venaient s'approprier la crise, réfléchir dessus pour la contrer, la dépasser et proposer des solutions innovantes pour définir un nouveau système économique, certes, mais également un nouveau type de rapports sociaux.
Ensuite, nous deux, nous sommes faits la réflexion "ça commence mal", quand nous avons vu inscrits sur un tableau le nom des salles - inventés pour l'occasion - où se mèneraient les débats : famine, antéchrist, peste... tous synonymes de la crise. Mais comme toute chose en ce bas-monde, il ne faut pas se fier aux apparences.
77 personnes étaient inscrits sur le site de BarCampCrisis, et je pense que nous étions plus ou moins ce nombre-là. Il y avait quatre ateliers par heure, et chacun était libre d'aller et venir d'un atelier à l'autre, y rester 15 minutes, en repartir..., en fonction de ses intérêts. Le tout dans une spontanéité que d'aucuns considéreraient comme chaotique, inorganisée et inefficace.
Nous y sommes restés trois heures, et avons participé à deux débats. Un premier sur l'"open business" et le second sur la "débutance" ou pour mieux dire, la réflexion sur la création de la valeur au XXIème siècle.
Quelques observations donc : les débats n'ont pu s'empêcher de monter dans les hauteurs stratosphériques de l'abstraction et de la théorie (tendance bien française), mais pour être franc, je crois qu'il fallait porter les débats à ces hauteurs-là, au lieu de foncer tête baissée dans des demies-mesures destinées à "résoudre la crise".
Ensuite, nous avons été extrêmement surpris par la teneur des débats : pour ma part, je m'attendais à entendre un discours plus ou moins binaire, relativement altermondialiste, bref peu constructif. Il y en a eu, bien sûr, mais il y en avait d'autres - et ils étaient loin d'être minoritaires - qui, quoique iconoclastes (mais ne doit-on pas l'être en période de crise ?) s'appuyaient sur des années d'expérience professionnelles, des théories économiques de tout bord (de Marx à Galbraith, en passant par von Hayek et Friedman...) pour proposer des solutions.
J'ai été également légèrement agacé par la technologie qui, me semble-t-il, était un peu trop considéré comme la magie, ce qui permettrait de résoudre 80% des problèmes liés à la crise. Si c'était aussi simple...
Comme je vous le disais en préambule, je reviendrai sur les thèmes traités et qui m'ont paru les plus signifiants et significatifs. Dans l'immédiat, ma conclusion est la suivante :
Les banques devraient prêter attention à ce qui se passe dans la société civile, qui foisonne d'idées. Et que l'on ne me dise pas que BarCampCrisis n'était pas visible : le local est soutenu par le Conseil Régional d'Ile de France, la Mairie de Paris et Orange (oui, oui, France Télécom).
Et non, aucun banquier (ni banquière) n'a été lynché, ni mis en procès. Vous savez quoi ? Ils sont même considérés comme des voies permettant de sortir de la crise plus rapidement et efficacement. Des partenaires, en sorte.
Matthieu
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