Les députés ont voté cette nuit en faveur de l'interdiction des open bars, tout en exluant les dégustations et autres fêtes vignerones du champ de cette interdiction.
On savait que les manifestations dans lesquelles l'alcool est servi à volonté, gratuitement ou en échange d'une somme forfaitaire, étaient dans le collimateur de la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Plus précisément, ce sont les "open bars" favorisant la "défonce" des jeunes, qui étaient visés. Problème, avec la définition utilisée, les dégustations et autres fêtes vignerones tombaient sous le coup de l'interdiction, ce qui ne manquait pas de susciter l'émoi au sein de la filière viticole.
Heureusement, comme attendu, à l'occasion de l'examen de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, un amendement a été élaboré et adopté par les députés dans la nuit de jeudi à vendredi. Celui-ci maintient l'interdiction "d'offrir gratuitement à volonté des boissons alcooliques dans un but commercial ou de les vendre à titre principal contre une somme forfaitaire" tout en excluant de cette interdiction "notamment les fêtes et foires, stages oenologiques, et autres opérations de dégustation, repas vins compris".
Une solution de bon sens donc, qui vient rassurer l'ensemble de la filière, même si la disposition doit encore être examinée par les sénateurs, ce qui ne devrait ceci dit pas poser de problèmes.
L'autre gros (et plus incertain) morceau de la loi touchant à la viticulture, la question de la publicité pour l'alcool sur internet et donc la modification de la loi Evin, devrait être examiné à partir de lundi. A ce sujet, les députés du Rhône et de la Dordogne, Bernard Perrut et Daniel Garrigue, ont suggéré une nouvelle piste, qui semble elle aussi frappée du sceau de l'évidence: opérer une distinction entre vin et alcools forts, et ainsi suggérer une différence de traitement, entre un produit culturel et gastronomique, et des boissons le plus souvent seulement destinées à la recherche de l'ivresse.