Heinrich Böll est un écrivain allemand qui fut prix Nobel de littérature et dont les archives étaient conservées dans la ville de Cologne. Voilà trois semaines, on organise une cérémonie spéciale au cours de laquelle les documents sont officiellement achetés pour 800.000 € par la ville. On comptait des enregistrements radiophoniques, des romans, des essais de cet auteur décédé en 1985.
Cette semaine, la catastrophe arrive : l'immeuble qui contenait les documents s'effondre entraînant la perte inéluctable et intégrale du fonds. Les fondations du bâtiment on cédé sous la pression exercée par un projet en construction à proximité. Les experts recherchent toujours ce qui peut encore être sauvé, mais peu d'espoirs demeurent : les documents gisent sous des amas de gravats, d'acier et de verre. Deux morts seraient en outre à déplorer.
On déplore en outre la perte de sa correspondance, près de 8000 lettres, dont 2400 étaient rédigées de la main de sa femme. Les chercheurs redoutent également que ce qui n'aura pas été broyé dans la destruction de l'immeuble soit ruiné par l'eau et les infiltrations autant que détérioré plus encore par la terre : la moisissure guette ce qui resterait encore utilisable, à mesure que le temps passe. Aucun des documents ne semble avoir été numérisé ni passé sous forme de microfilm.
Une richesse inestimable, dont la disparition serait « inquantifiable », et qui est comparée dans le pays aux bombardements qui frappèrent Francfort durant la Seconde Guerre mondiale. Les universitaires se désolent de cette situation. Dans l'hypothèse où des inédits aient été dévastés, le drame pour la littérature allemande serait énorme.