Habib Saleh a été entendu par la Cour Pénale de Syrie dimanche dernier. Il le sera à nouveau dans une quinzaine de jours. Qu'a fait Habib Saleh ? Selon l'Etat syrien, il aurait "diffusé de fausses informations", "incité à la guerre civile" et "porté atteinte au Président de la République" par ses écrits sur Internet, et notamment sur le site d'information arabe "Elaph".
En clair, il a exprimé un avis que ne partage pas Bachar-el-Assad. Et, pour la troisième fois depuis 2001, il a été arrêté par les forces de sécurité syriennes, sur un marché cette fois, en mai 2008. Ce qui est plutôt surprenant car lorsque l'on se penche sur la Constitution syrienne, celle-ci indique pourtant clairement que chacun a "le droit d'exprimer librement ses opinions par la parole, l'écriture, quelque autre moyen que ce soit".
Intellectuel, écrivain et journaliste, Habib Saleh, fondateur d'un groupe de discussion interdit par le pouvoir en place, est régulièrement victime de les foudres de ce dernier pour sa critique constante du régime syrien.
Le site d'information Elaph, lui, a été créé en 2001 à Londre par l'homme d'affaires et ancien journaliste Osman el Omeir en tant que premier site arabe d'informations en continu. Employant près d'une centaine de journalistes, écrit en arabe et en anglais, se voulant d'une neutralité absolue (ce que lui permet son implatation à Londres), il est régulièrement censuré en Syrie. Les blogueurs syriens y ont leur propre chronique.
Un article intéressant détaillant le mode de fonctionnement de ce journal en ligne à travers le monde arabe est à lire ici.