Alex Proyas est un réalisateur perfectionniste. Que ce soit “The Crow”, “Dark City” ou “I, Robot”, il arrive sur la pointe des pieds avec un gros bâton dans le dos pour nous asséner une grande claque. Le voilà de retour aux commandes de “Knowing” (”Prédictions” en Français) avec Nicolas Cage (le front de plus en plus immense) et Rose Byrne ( 28 Semaines Plus Tard…) Alex Proyas est à la fois réalisateur mais aussi co-scénariste, assurant une qualité jusque dans les moindres détails !
Le synopsis: Une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants en 1958 est déterrée et ouverte en 2008. Chaque enfant emporte chez lui un dessin ou un message représentant la vision imaginaire de 2008 des écoliers de 1958 , mais celui du petit Caleb est illisible, car il s’agit d’une suite incohérente de chiffres. D’abord amusé, son Nicolas Cage de père, statisticien de profession, essaye de trouver une signification. Il découvre que chaque séquence de chiffres correspond à la date exacte d’une catastrophe ayant eu lieu les cinquante dernières années et les 3 dernières séquences en prophétisent encore trois à venir, dont une dernière cata énôrme et apocalyptique. Il lui reste donc à convaincre le monde que le cauchemar a déjà commencé !
On y annonce un plan séquence de deux minutes d’un avion s’écrasant sur le bord d’une autoroute et du héros aidant les passagers à sortir de la carlingue. La ville de Boston a été entièrement reconstituée en…. Australie ! Avec un gros travail de “location” à Melbourne…
Mais “Knowing” est surtout le premier film de Proyas avec la caméra video “Red One” de chez Red Digital Cinema Camera Company. Une caméra vidéo proposant la résolution 4K c’est à dire de 4096 horizontaux par 2304 verticaux pixels enregistrée directement sur disques durs avec une compression maison (RedCode Raw) permettant un flot de 36 méga bytes par secondes. Mathématiquement, à la décompression, il y a une perte par rapport à l’image enregistrée mais elle est tellement mince… Mais la caméra enregistrant en RAW, ce n’est pas du RVB. Elle enregistre aussi, la balance des blancs, le gamma et des paramètres comme la finesse qui doit être rendue en post production sous forme de meta data.
Une autre conséquence de travailler directement en RAW est l’obligation de passer par un algorythme de “démosaicing”. Pour l’instant à part les soft maisons (Redalert!) c’est Quicktime qui s’y est collé et donc la possibilité de visionner immédiatement se fait exclusivement sous Apple…
Un fait intéressant à noter avec l’utilisation des caméras vidéo est que la définition de 4096×2304 est valable pour 30 images/secondes. Si vous souhaitez faire un ralenti genre 120 images/secondes (4 fois plus lent donc) votre définition max en 16:9 est de 2048/1152. C’est toujours mieux que la Viper de Thomson ou l’Arriflex D20 (2880×1620 pour 30 images/secondes.) Mais la course est lancée et la Red One se situe comme la caméra la plus “fine” disponible actuellement.
L’objectif premier de Proyas est de donner du grain au film et obtenir un coté réaliste, utilisant la lumière naturelle.
Pour voir d’autres travaux tourner avec la technology Red: les dernières saisons de “24H Chrono”, “Jumper” de le Che de Steven Sodenberg. Ce dernier disait que tourner avec la Red était comme découvrir les Beatles ! En fait pour Peter Jackson, qui est ai un peu son parrain, la Red offre surtout la meilleur qualité du moment tout en la rendant accessible au Cinéma Indépendant.
En effet, la caméra ne coute “que” 17000 dollars ! Et d’un point de vue pragmatique, on élimine aussi le prix du passage des rushes en laboratoire tout en ayant une qualité optimum à la prise de vue: en 4K on est quasi au format super 35mm (et en 4.5K on y est!)
Voici un sérieux cout de butoir à la pellicule. Round 3, le rouge est mis !
Nemo Sandman
PS: Au niveau, bande originale, Alex Proyas travaille pour la seconde fois avec l’excellent musicien Marco Beltrami ( 3:10 pour Yuma, I, Robot…)