Le lancement du site Faismesdevoirs.com pose le débat de la ligitimité de certaines pratiques et contenus disponibles sur Internet. D'un point de vue légal, rien ne s'oppose à ce qu'un site propose une sous-traitance pour la réalisation d'exercices par des spécialistes de chaque matière. Par contre, sous l'angle de l'éthique, l'initiative est contestable. Il s'agit en effet de mercantiliser une assistance scolaire qui en rien ne sera profitable aux consommateurs de ce service. Que fera l'élève requérant régulièrement le concours de Faismesdevoirs.com, moyennant une contribution financière conséquente pour son jeune âge, lorsqu'il sera seul devant sa copie lors d'un examen surveillé ? Quelle peut bien être la démarche pédagogique dont se targue le patron du site en question, rompu à l'argumentaire marketing, lorsqu'il s'agit de se substituer au collégien ou au lycéen pour toute démarche réflexive liée à son apprentissage ?
Qu'un site de cette nature puisse voir le jour reflète le cynisme de notre société, qui exige à la fois la compétitivité tout en favorisant la déresponsabilisation. Les préoccupations financières ne sont d'ailleurs pas étrangères à cet état de fait. Prenons par exemple la télévision qui n'est pas moins la lucarne quotidienne laissant entrevoir les dérives de la collectivité. En effet, bon nombre d'émissions, dont le succès ne se dément pas, disposent de quelques âmes naufragées en les mettant en situation face à leurs difficultés puis ensuite les assistent. Il peut s'agir de l'éducation des enfants comme de la tenue de l'habitation. Ces chaînes, en agissant de la sorte, ne sont animées que par la recherche de la rentabilité car les personnes mises en scène sont d'illustres inconnus, très éloignés des cachets mirobolants des animateurs-producteurs-vedettes, qui participent cependant au bonheur de l'audimat. La faiblesse de certains est ainsi devenue soit un spectacle, soit un débouché commercial, l'objectif étant quelques soient les circonstances d'exploiter la pusillanimité pour en dégager un maximum de profits à destination de ceux qui l'exposent ou proposent d'y pallier. L'argent certes n'a pas d'odeur, mais parfois il a un goût nauséabond.