Jusqu’à 12000 canadiens meurent chaque année des suites d’une infection contractée à l’hôpital ! Ça va en prendre combien avant qu’on se décide à réagir !
Radio-Canada.ca Information – 5 mars 2009
Infections nosocomiales : Le SCFP recommande d’embaucher plus d’équipes de nettoyage dans les hôpitaux
Les infections dans les soins de santé constituent la quatrième cause de décès au pays.La guerre aux infections nosocomiales dans les hôpitaux est loin d’être gagnée, malgré les nombreuses campagnes de lavage de main. Les infections dans les soins de santé constituent la quatrième cause de décès au pays.
En fait, un patient hospitalisé sur neuf contracte une infection. Une étude du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) révèle qu’entre 8500 et 12 000 Canadiens meurent d’une infection acquise en milieu de soins de santé chaque année.
Le document du syndicat est le premier au pays à révéler le lien entre les infections comme le SARM, l’ERV et le C. difficile et les services de nettoyage et de soutien, la surpopulation et l’impartition.
Selon le syndicat, le Canada n’arrive pas à régler le problème, tout simplement parce qu’il dépense moins que par le passé dans le nettoyage des chambres et parce qu’il a un des taux d’occupation les plus élevés du monde occidental, soit 95 % des lits.
C’est la conclusion à laquelle en arrive le syndicat dans son étude des différents exemples internationaux de lutte contre la prolifération des bactéries en milieu hospitalier.
« La meilleure défense contre les infections dans les soins de santé demeure des services de nettoyage et de soutien efficaces. Pourtant, dans l’ensemble du Canada, ces services sont réduits et, dans de nombreuses provinces, ils sont aussi privatisés », affirme le président national du SCFP, Paul Moist.
Solutions
Pour améliorer la situation, le syndicat préconise d’investir davantage « dans le personnel de nettoyage et de soutien, dans la formation et dans la stabilité de la main-d’oeuvre; de diminuer les taux d’occupation; d’exiger des normes en matière de nettoyage, de contrôle et de rapports sur les infections; et de mettre fin à la sous-traitance ».
Pour donner du poids à ses recommandations, le rapport révèle que là où les gouvernements canadiens et européens ont accru l’investissement dans le nettoyage et la prévention des infections, les taux d’infection ont chuté.
Vous pouvez consulter le document produit par le SCFP.
1 patient sur 9 contracte une infection à l’hôpital
Ce n’est pas la première fois que j’en parle, il reste beaucoup de travail à faire dans nos hôpitaux pour des soins de santé acceptables en terme de sécurité. Cette fois le SCFP pointe du doigt le manque de personnel de nettoyage, mais très souvent on constate aussi un laxisme au niveau des mesures d’hygiène de base: le lavage des mains. (Mais ça, il ne faut pas s’attendre à un aveu de la part des syndicats vous serez d’accord avec moi)
Depuis plusieurs années déjà, dans tous les établissements de santé du pays, on peut voir dans les salles d’attente, diverses pancartes nous rappelant l’importance de se laver les mains. On aimerait que le personnel soignant se sente lui aussi concerné par cette simple mesure car dans les faits, ils négligent trop souvent de le faire, ou alors ils se contentent d’utiliser du gel antiseptique alors que les normes veulent qu’après 5 ou 6 utilisations, un vrai lavage de mains est nécessaire.
Personnellement, je porte le macaron dont je fais la promotion depuis quelques temps, chaque fois que j’ai à subir un examen ou un traitement où on m’insère un quelconque instrument dans le corps. Par exemple, pour une prise de sang.
La dernière fois que je me suis présentée à la salle de traitement du service d’oncologie que je fréquente, l’infirmière qui faisait ma prise de sang avait de la difficulté à atteindre la veine. Elle a demandé à une compagne de venir l’aider, celle-ci était au téléphone. Lorsqu’elle a raccroché le combiné elle s’est dirigée vers moi sans se laver les mains ni utiliser de gel et elle a voulu toucher à l’aiguille pour tenter d’obtenir son prélèvement. Je l’ai stoppée en lui montrant mon macaron et j’ai ajouté: vous savez… on est tous immuno-supprimés ici…
Évidemment, c’est plate pour le personnel de se faire dire ça. Mais qu’est-ce qu’on peut faire alors ? continuer de crever la bouche ouverte ?
Jusqu’à 12000 canadiens meurent chaque année des suites d’une infection contractée à l’hôpital ! Ça va en prendre combien avant qu’on se décide à réagir !
Comme toujours, vos commentaires sont appréciés. Votre adresse email ne sera pas publiée. Venez nous parler de ce que vous avez observé lors de vos visites à l’hôpital.
- Est-ce que les lieux sont suffisamment propres ?
- Est-ce que les soignants se lavent les mains ?
Références pour cet article
- Radio-Canada.ca Information – 5 mars 2009 - Les hôpitaux doivent nettoyer
www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2009/03/05/0... - Document du SCFP: Infections associées aux soins de santé
scfp.ca/soins-de-sante/infections-associees-aux-so...