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«Devedjian Père & Fils», la «relance» & vive le népotisme !

Publié le 06 mars 2009 par Kamizole

devedjian-pere-fils-vive-le-nepotisme-4-mars-2009.1236337002.jpgPourquoi se gêner ? Le titre de «20 minutes» ne manque pas de sel ! Devedjian père et fils ensemble face à la crise. Face à la dure crise économique et sociale, face au chômage en augmentation exponantielle et aux plans de licenciement massif dont les annonces ne cessent de tomber – Faurecia par ci, Valeo par là, pour ne prendre que les plus connus des équipementiers automobiles… ça dépote grave dans la filière ! et cela vaut pour le monde entier – Thomas Devedjian, 37 ans, fils de son père, est au moins assuré de ne pas devoir pointer au chômage !

Il devrait intégrer – comme numéro 2 - l’équipe dirigeante du Fonds stratégique d’investissement (FSI) créé dans le cadre du plan de relance – on rappellera que Patrick Devedjian a été nommé «ministre de la Relance» ! par Nicolas Sarkozy et qu’a ce titre, le fonds stratégique dépend de ses services.

Non moins stupéfiant : je lis dans le même article que le numéro un de ce fonds est Patrick Michel, membre du directoire de Peugeot Citroën ! Ben voyons, ceux qui perçoivent les sous de «l’assistance» - j’insiste bien sur le terme… doivent piloter l’organisme qui les distribue !

MERDALOR ! quand il s’agit de mégoter 3 francs 6 sous à des salariés ou chômeurs qui n’ont que ça pour survivre, leur donner davantage serait une hérésie – une extravagance collective ! et pan ! sur le bec du même Devedjian, le hasard faisant bien les choses… - mais porter à bout de bras tous les industriels de l’automobile qui délocaliseront à tour de bras dès que la crise sera passée - encore faut-il qu’elle passe ! mais c’est une autre paire de manche… pour l’instant nous n’en sommes qu’à l’entrée du tunnel, lequel pourrait bien être victime d’un effondrement massif de terrain.

Double discours de Sarkozy sur l’interdiction de délocaliser pour les entreprises du secteur automobile qui recevront des aides publiques :

La fermeté la plus totale quand Sarko s’adresse aux Français. Entre Matamore et Tartarin de Tarascon : vous allez voir ce que vous allez voir !

Il fait «flanelle» devant la Commission européenne et, pour tout dire, il n’a jamais eu l’intention d’imposer quoique ce soit aux industriels ! L’Europe lui donne une bonne décanche (mauvaise excuse en Solognot) pour ne pas être une nouvelle fois suspecté d’avoir menti : contrainte européenne oblige.

Pour fixer les esprits, le FSI (Fonds stratégique d’investissement) a été créé en décembre 2008 sur une idée de Nicolas Sarkozy, exposée à Montrichard (Loir-et-Cher) le 20 novembre 2008. Christine Lagarde a ouvert le 19 décembre la première réunion de son Conseil d’administration.

Lequel est composé de 2 représentants de la Caisse des Dépôts :

Augustin de Romanet, directeur général, et Alain Quinet, directeur des finances et de la stratégie ;

de 2 représentants de l’État : Bruno Bézard, directeur général de l’Agence des participations de l’État et Luc Rousseau, directeur général des entreprises ;

de 3 personnalités qualifiées : Patricia Barbizet, directeur général d’Artemis (holding financière du groupe PPR de François Pinault !) Xavier Fontanet, président-directeur général d’Essilor international (numéro 1 mondial de l’optique médicale) et Denis Kessler, président-directeur général de Scor (accessoirement, ancien numéro 2 du Medef du temps de Seillières). Rien que du beau (?) monde ! Pas vraiment dans la mouise…

Le FSI est une société anonyme détenue à 51 % par la Caisse des Dépôts et 49 % par l’État qui devrait recevoir 20 milliards de fonds publics. On se demande bien pourquoi le statut de S.A – société de droit privé (commercial) – a été adopté pour la gestion de fonds publics !

Par ailleurs, le 20 janvier 2009 lors de la réunion à Bercy des «Etats généraux de l’automobile» - auxquels participaient François Fillon, Luc Chatel, Augustin de Romanet, (Caisse des Dépôts et consignations) Gilles Michel (PSA et nouveau patron du FSI), Carlos Ghosn (Renault) et Christian Streiff (PDG de PSA)…- il a été créé au sein du FSI une autre structure : le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles.

Le FMEA est doté d’un montant de 300 M€, abondé à parité par le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), PSA et Renault. Ce Fonds investira en fonds propres dans les équipementiers stratégiques et contribuera à la consolidation et au renforcement de la compétitivité de la filière automobile. Hervé Guyot (PSA !) a été nommé directeur de ce fonds.

Je pensais faire un court article sur le népotisme de la famille Devedjian mais de fil en aiguille, m’étant embarquée dans les problèmes des équipementiers automobiles qui licencient à tour de bras, de recherches en recherches – j’aime débusquer la «petite bête» - je suis tombée sur toutes ces infos fort instructives.

Mon attention a particulièrement été attirée par la première «largesse» de ce fonds à l’égard de la société Trèves : 55 millions d’euros selon le Journal du dimanche pour une société non cotée qui a dégagé en 2008 un chiffre d’affaires de 710 millions d’euros. Certes en baisse, mais quand même. Je n’ai pas réussi à trouver plus de détails sur cette heureuse bénéficiaire dont je suppose qu’elle a suffisamment d’accointances dans les allées du pouvoir.

Enfin, pour rigoler malgré tout, j’ai appris que le Département de l’Ain avait été mis en véritable «état de siège» le 26 avril 2009 lors de la visite de Nicolas Sarkozy à l’entreprise Plastic Omnium – équipementier automobile - à Sainte-Julie dans l’Ain – où les journalistes étaient interdits ! des fois, sait-on jamais qu’ils relatent des violences policières ou les sifflets de la foule…

Le Préfet de l’Ain a semble-il retenu la leçon de ses confrères de la Manche… Désormais le corps préfectoral serre le fesses !

Et pour la route, une petite sarkonnerie de derrière les fagots : Relance de l’automobile : les autres nous imitent se félicite Nicolas Sarkozy, titrait Challenges.


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