Watchmen signe-t-il la fin des films irréalisables ?

On l'avait classé dans la catégorie « irréalisable », option « infilmable », mais le roman graphique d'Alan Moore, réalisé par Zack Snyder n'a-t-il pas finalement été dompté ? Alors que le réalisateur lui-même avouait avoir compris pourquoi on lui avait opposé les difficultés futures, et bien que la critique reste divisée sur la réussite du film, il n'en demeure pas moins que ça, c'est fait, Watchmen est sur les écrans.
Présenté comme l'un des 100 meilleurs titres comics de langue anglaise depuis 1923, Watchmen traînait une réputation d'indomptable. De même qu'il semblait impossible de réaliser l'adaptation du Festin nu, de William Burrough... et pourtant, la version de Cronenberg n'a pas à rougir. Même K. Dick semble se plier au jeu de ce passage sur grand écran avec de plus en plus d'aisance (il suffit de ne pas mettre Tom Cruise dans le rôle principal...).
Alors certes, de l'avis d'Alan Moore, Hollywood a le don de sortir des productions prémâchées et qu'il ne reste plus qu'à ingérer. « C'est comme si nous étions des oisillons sortis du nid avec le bec grand ouvert, attendant qu'Hollywood nous nourrisse de vers régurgités », lançait-il. Mais reste que si le fauve Watchmen est là, c'est qu'il semble plus docile que prévu. Ou que le réalisateur a été particulièrement brillant.
Des milliers de livres ou comics ou BD, restent encore des défis potentiels pour les studios de réalisation, quand d'autres sont simplement des catastrophes honteuses, comme la récente adaptation Babylone AD, tiré du livre de Dantec... et qui ne mérite pas même la pellicule qui le supporte. Reste que d'autres pourront aussi se prêter avec plus d'aisance au jeu, et que le succès d'Harry Potter ou de Twilight montre combien les liens entre cinéma et littérature peuvent être intéressants.
D'ailleurs, l'impact sur les ventes de livres d'un film est toujours perceptible. Et s'il faut en passer par là pour que l'on (re)découvre certaines oeuvres, finalement, qui va s'en plaindre ?