Mis à part ma Bible, la seule, la vraie, l’unique et l’inspirée, mon autre bible reste le magazine féminin Marie-Claire. Non moins inspiré sur les questions féministes (allez les filles !), la mode et les tendances, il « guide » lui aussi à travers les écueils de la jungle urbaine : low boots percées au bout ou pas cet été, that is the question. D'ailleurs à ce propos, il vous reste encore quelques jours pour acheter la rose Marie-Claire et aider l'éducation des filles dans le monde. C'est important: favoriser la scolarisation des filles c'est in fine faire progresser la condition des femmes et faire reculer la pauvreté (entre autres).
Bref, que lis-je donc dans le Marie-Claire de ce mois-ci ? Que le Pardon est tendance ! « Autrefois cantonné au champ religieux, le pardon est aujourd’hui une notion « tendance » Avec la vague du développement personnel, savoir pardonner est une vertu démocratique bonne pour la santé. » Alleluia ! m’exclamais-je, en lisant l’article « Peut-on tout pardonner » ? Première réaction : le christianisme n’est pas si ringard, mais ça on le savait déjà puisque depuis Julien Doré et consorts on se balade avec un chapelet autour du cou, et que l’on jeûne ardemment pour se « détoxifier ».
Deuxième réaction : cela fait plaisir de voir que ce que le bébé chrétien que l’on a tendance à jeter avec l’eau du bain religieux n’est peut-être pas si à côté de la plaque que ça. Que l’on (re)découvre que le pardon est une valeur humaine et humaniste de base et que l’homme ne peut vivre sans est réjouissant pour tous.
L’article ne se focalise pas spécifiquement sur les valeurs chrétiennes d’ailleurs et nous propose le témoignage de bien des personnes qui ont pu ou pas pardonner après des évènements assez monstrueux. Peut-on ou pas pardonner quand on a été frappé par le mal ? Qui bénéficie de ce pardon ? Comment avancer dans la vie avec ce poids ? Le pardon est-ce l’oubli ? On passe l’éponge et basta ?
Catho ou pas, l’on se rend compte qu’effectivement, dans les liens qui nous unissent aux autres, il existe des ruptures, des blessures qui ne peuvent cicatriser comme ça. Cela nécessite souvent une démarche à cœur ouvert pour dire non pas « j’oublie et je passe l’éponge » mais « je passe au-delà du mal que tu m’a fais. Je te regarde à nouveau en frère ». Je ne dis pas que c’est facile, ni immédiat. Il faut souvent du temps, voire il y a des blessures que l’on ne referme jamais et qu’il est difficile de pardonner.
En tant que chrétiens, nous croyons que cette démarche de repentir est essentielle. Il n’est pas évident d’aller vers l’autre (ou pas) et de dire « je te pardonne ». Mais nous y sommes aidés par la prière et la certitude que Dieu nous accompagne et nous soutient dans cette démarche. Nous sommes conscients que toutes ruptures avec les hommes sont des ruptures du lien qui nous unit à Dieu. Ce refus d’amour est ce qui nous mine. Mais il n’y a pas de condamnation de Dieu pour dire « bouh tu ne pardonnes pas c’est Maaaaaaal ! » ou au contraire « Tu dois absolument pardonner ». Je crois au contraire que Dieu est présent dans nos souffrances au sens où il souffre autant que nous (il ne nous inflige pas la souffrance !) et que donc il va tout faire pour nous aider à sortir de cette souffrance et évoluer vers une paix intérieur.
La conversion du cœur c’est toujours tendance !