Boycott

Publié le 06 mars 2009 par Juval @valerieCG

Comme je n’ai pas d’inspiration, je vous fais lire un de mes textes militants - chiants donc - écrit il y a 4 ans. Polémique inside. je l’ai un peu réactualisé au goût du jour.

La journée de la femme aura lieu le 8 mars ; elle est devenue officielle en 1982 sous le gouvernement Mitterrand.

Depuis de nombreuses années, des militants féministes et antisexistes demandent qu’on cesse d’accorder de l’importance au sexe car il constitue souvent un motif de discrimination. Si l’on refuse la discrimination par le sexe, le refus de le fêter semble logique. Faire une journée de La Femme, comme si celle ci était unique, pérennise l’idée que le vocable “femme” est signifiant et doit être célébré.

En tant que militante antisexiste et féministe, je boycotterai cette journée. Lutter contre les différentiations sexistes c’est aussi refuser d’être isolées dans un groupe fondé sur la différenciation sexuelle. Les militants antiracistes admettraient-ils une journée du Noir ou de l’Arabe ?

Comme chaque année, de nombreux “centres culturels” vont, ce jour là, ouvrir leurs portes à des femmes artistes. C’est laisser entendre que les femmes ne peuvent être défendues, représentées et mises en scène que par d’autres femmes. De plus, aller à ces manifestations avalise l’idée que la lutte antisexiste ne s’avère nécessaire qu’un jour par an.

Cette journée doit évidemment être un rappel de la condition des femmes et des discriminations subies. Mais cautionner le nom de cette manifestation, participer à une journée officialisée par le gouvernement laisse entendre que nous sommes satisfaits des lois votées.

Qui a t il donc à célébrer ce 8 mars ?

Le Planning Familial est en grande difficulté financière car la loi de finances 2009 a diminué de 42 % le montant affecté au conseil conjugal et familial.

A quand l’abrogation de la loi sur le racolage passif qui stigmatise un peu plus les personnes prostituées ?

93% des salariés à temps partiel sont des femmes. 92% des dirigeants de grandes entreprises sont des hommes.

Cautionner et célébrer cette journée, c’est pérenniser la différence des sexes.

Mais c’est aussi laisser entendre à nos politiques que nous sommes satisfaits de leurs décisions et que nous ne demandons pas la mise en place rapide de toutes les mesures nécessaires à l’égalité dans les faits.