Les députés ont voté cette nuit un amendement mettant fin aux open-bar, ces soirées où l’alcool était servie à volonté moyennant le paiement d’un forfait. En revanche, ils n’ont pas touché aux dégustations de vins dans les foires. Vignerons et viticulteurs respirent. Depuis quelques jours, la filière viticole fulminait. En cause, le texte de la loi santé de Roselyne Bachelot, visant à lutter contre l’alcoolisation des jeunes. Un texte très controversé dans lequel certains voyaient, par hygiénisme, une attaque à la tradition viticole française. Après un débat houleux à l’assemblée cette nuit, il n’en est rien. L’Assemblée a , en effet, adopté l’amendement UMP qui interdit “d’offrir gratuitement à volonté des boissons alcooliques dans un but commercial ou de les vendre à titre principal contre une somme forfaitaire”, tout en excluant du champ de cette interdiction “notamment les fêtes et foires, stages oenologiques et autres opérations de dégustations, repas vins compris”.
En défendant l’amendement, le président UMP de la commission des Affaires économiques Patrick Ollier a estimé qu’il fallait “lever un doute”, rappelant: “On est même allé à dire que les vins d’honneur dans les mairies seraient interdits”. “Nous ne souhaitons en aucun cas installer une politique de prohibition ou d’abstinence comme je l’ai entendu dire”, s’est défendu Mme Bachelot. “Mon projet vise le phénomène désastreux de l’alcoolisation des jeunes”. Les députés examineront lundi la limitation de la vente d’alcool dans les stations-service, qui inquiète également la filière viticole. Par ailleurs, les députés des régions viticoles ont aussi demandé une levée de l’interdiction de la publicité pour les vins sur internet.