Paris, mars 2009
David Toscana est né à Monterrey au Mexique en 1961. Après des études au Lycée américain de Monterrey, il fait des études d'ingénieur.
Il commence à écrire à 29 ans.
Marqué par l'influence des classiques espagnols et par des écrivains latino-américains comme Onetti et Donoso, il a publié cinq romans et un recueil de nouvelles. Son œuvre est largement traduite en anglais, mais aussi en allemand, arabe, grec, portugais, italien et suédois.
El último lector (2005) a été couronné par le prix Colima, le prix Fuentes Mares et le prix Antonin Artaud France-Mexique. Il est traduit pour la première fois en français.
Interview à venir...
Au nord du Mexique, la sécheresse frappe le petit village à l'abandon d'Icamole. Seul à tirer encore un peu d'eau de son puits, Remigio y découvre un jour une fillette morte. Plus troublé qu'effrayé, il la ramène à la surface et la dépose chez lui. Il ose alors confier son secret à Lucio, son père. Devenu bibliothécaire par la grâce d'un projet gouvernemental très opportun, Lucio se plonge dans un océan de fiction. Il lit chaque titre avec délectation ou fureur, laisse à tout moment un récit empiéter sur la réalité, devient une sorte de parangon naïf du lecteur : passionné, impulsif, prêt à verser dans la chimère. Lucio prend sa fonction avec un tel sérieux qu'il se projette dans chaque roman, jetant aux cafards ce qu'il trouve indigne. Limogé un jour à cause du peu de public de sa bibliothèque, il continue d'ouvrir ses caisses, de lire et de classer les titres qui défilent. Quand son fils vient lui révéler l'histoire tragique de la fillette, c'est en toute logique qu'il cherche dans la littérature une explication. N'est-elle pas l'héroïne de la Fille du télégraphe ? ou plutôt la Babette d'un célèbre roman ? L'enquête de la police tourne autour des révélations du bibliothécaire, au point d'éveiller la curiosité de la mère de la fillette, grande lectrice elle aussi. Le roman progresse au fil des découvertes d'un lecteur hors normes qui laisse toutes les fictions interpréter et résoudre les cruautés du monde réel.
David Toscana nous donne un vrai grand roman d'une modernité inventive jubilatoire. Les interrogations les plus acérées sur les enjeux de la fiction créent un monde romanesque ensorcelant, dans la grande tradition du réalisme fantastique sud-américain des Garcia Marquez, Juan Rulfo…
Roman traduit de l'espagnol (Mexique) par François-Michel Durazzo
Retrouvez le site des éditions Zulma.