Les Présidents de Clubs, les dirigeants du Foot, Thiriez en tête, se frisent les moustaches. Ils se sont mis en quatre pour nous faire avaler les couleuvres. Il paraitrait (dixit le Président du LOSC) que si le «Foot français est en retard, c’est vraiment dû à nos infra-structures». Les voilà qui, pour défendre l’Euro 2016, nous vantent le rayonnement du football allemand post Coupe Du Monde qui avait bénéficié de grands stades tout chauds, tous nouveaux.
Bouygues, notre merveilleux entrepreneur, parie sur les plans de relance avec de nombreux projets de partenariat public-privé et à l’étranger. L’article du Figaro ne pipe mot sur sa participation à la construction des futurs stades. Que tout le monde se lève : c’est la minute de silence.
Un qui est bavard et qui le reste, c’est Bernard Laporte qui va nous présenter son Plan très libéral pendant que les personnels des CREPS s’escriment à se battre contre la fermeture des Centres, pendant que les sportifs amateurs sont délaissés au profit des Grands Consortiums (Team Lagardère).
Besson et Seguin, autres penseurs droitiers, ont pondu eux aussi leurs rapports: le premier sur la compétitivité du foot et le second sur l’opportunité d’avoir de nouveaux Stades. Ils ont émis des recommandations afin «d’inciter l’initiative privée notamment en préconisant la reconnaissance du caractère d’intérêt général aux grandes enceintes sportives». Apprécions l’intérêt général qui fait chaud au cœur de BiBi. L’économiste Frédéric Bolotny dit que «le stade est créateur d’emplois et de lien social». BiBi veut bien… encore que BiBi n’est pas sûr de la qualité de l’emploi et de la qualité du lien social. Pour Lucien Boyer, charmant jeune manager d’Havas-Sport, plus au fait des faits et moins philosophe rêveur, dit que «cela permettra d’envisager un retour sur investissement considérable ».
Ce même Lucien Boyer, , était le coordinateur de ces Journées de Réflexion sur le Sport à Barcelone (voir article de BiBi). Il sait que 84% des contrats dans le marché global du Sponsoring sont liés au Sport – d’où son optimisme très libéral.
«Les Entreprises ne peuvent plus se contenter d’afficher un logo, elles doivent désormais se comporter en acteurs ». Et dans sa logique managériale, « être acteur » veut dire : occuper tout le devant de la scène, être le premier des acteurs, veut encore dire : avoir la part dominante dans les évènements sportifs, avoir plus de puissance dans les organismes sportifs (par exemple à la FIFA «qui a la responsabilité de 250 millions de licenciés»).
Les premiers objectifs à atteindre, c’est d’associer le Nom des Entreprises aux Fondations de bienfaisance portées par certains champions. Là, Lucien est un peu rageur devant le peu de grands sportifs mobilisés pour son grand Séminaire catalan. Pourtant, il y a plein de fric à se faire. Autrement traduit ma-gni-fi-que-ment par Lucien : «Il faut se montrer généreux… pour être plus rentable».
Nouvelle glissade sémantique : il faut être «procréatif». Fini l’amateurisme : laissez-nous prendre les choses en mains. Que de belles tournures de phrases dans ce discours managérial ! Apprécions les délicates attentions de dressage du Corps et de l’Esprit sportifs : «Le Sport possède encore un énorme potentiel en matière de business et d’évolution des comportements».
Qui a dit que la Crise rendait morose ?
BiBi s’est entraîné à écrire sur le Sport-Bizness :
- Les grands Penseurs d’Havas-Sport. Mardi 13 janvier 2009
- Annecy en forme olympique ? Jeudi 18 décembre 2008
Tags : Bernard Laporte, Bolotny, Bouygues, Havas-Sport, Lucien Boyer, Thiriez
Cet article a été publié le Jeudi 5 mars 2009 à 23:13 et a été classé dans Sports Bizness. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant à ce flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou un trackback depuis votre propre site.