Approchez, approchez mesdames et messieurs, n’ayez pas peur, venez frissonner devant les phénomènes de foire du 21ème siècle !!!
Ici, vous de verrez pas de femme à barbe (quoique), ni de sœurs siamoises, et encore moins d’homme des bois maintenu en cage. Non ma bonne dame, pas de ça sur le service public ! Et oui, mon bon monsieur, la vérité est bien plus crue sur le plateau de Ça se discute.
Voilà 15 ans que l’animateur en disgrâce, Jean-Luc Delarue, endosse le costume de psy du paf, de thérapeute des masses, de gourou de bazar.
Chaque émission apporte son florilège de moutons à cinq pattes.
Depuis notre canapé, défilent devant nos yeux ébaubis les laissés-pour-compte, les rebus du genre humain, les stars déchues, les physiques hors-normes et autres anonymes en perruques ! Pour preuve, depuis les débuts du show, toute une flopée de bizarreries : infanticides, parricides, obsessionnels, fugueurs, ex-otages, ex-séquestrés, enfants-rois, anciens adeptes de sectes…
A peine ont-ils posés leur postérieur sur les fauteuils en contre-plaqué que déjà, le piège se referme ! Tel un loup parmi les agneaux, Jean-Luc Delarue dégaine le premier : sourire complice ultra-bright, il dissèque et extirpe de ses cobayes les détails les plus inavouables de leurs histoires. Il tire vite et fait mouche ! Il faut dire qu’il a eu le temps de peaufiner sa technique. La froideur presque robotique de ses débuts a laissé la place à une empathie sans commune mesure : désormais il parle de lui, de sa thérapie, de son mariage, bref il joue la carte du pathos. Jean-Luc Delarue est comme vous et moi, puisqu’on vous le dit !
Les dernières défenses sont tombées et les invités commencent à se répandre.
« Voilà comment j’ai :
- tué mon père. »
- trompé mon mari avec sa sœur. »
- fait pipi au lit jusqu’à l’âge de 30 ans. »
- ressenti de la sympathie pour mon ravisseur. »
Pendant ce temps là, le nez collé au poste de télé, on se délecte, on se bâfre jusqu’à la nausée de ce Grand Cirque de la névrose, ce Freak Show en libre accès.
PS : Ô rage, Ô désespoir, Audimat ennemi !
L’émission du 4 mars dernier, qui avait pour thème « kidnappés, séquestrés : ils racontent l’enfermement », n’a réuni qu’ 1,6 millions de curieux. Les téléspectateurs ont préféré les cas médicaux insolubles, ou presque, du turbulent Dr House sur TF1.
Le peuple a parlé !