Synopsis :
Au Camden College, l'essentiel de la vie des étudiants ne se déroule pas pendant les cours. Dans cet univers de fêtes et de débauche, Sean Bateman n'a pas usurpé sa réputation de tombeur. Une bonne partie des jeunes filles du campus peuvent en témoigner personnellement.
Paul Denton, lui, affiche au grand jour son homosexualité, mais il a du mal à se trouver des partenaires.
Lauren Hynde, pour sa part, est sublime. Elle n'en abuse pas encore. Elle est trop occupée à chercher sa place dans ce monde libertaire qui obéit tout entier aux lois de l'attraction...
Critique :
La rencontre entre Bret Easton Ellis et Roger Avary donne forcément quelque chose de très spécial, et ce quelque chose c'est Les lois de l'attraction, film bien barré qui ne laisse pas indifférent.
Ce film suit le quotidien de jeunes pour la plupart mal dans leur peau, assez paumés, qui mordent pourtant la vie à pleines dents, mais souvent en abusant du trio "sex drugs & rock'n roll" pour oublier qu'ils ne trouvent pas leur place sur cette Terre. Chaque personnage court après quelque chose ou quelqu'un qu'il n'atteindra jamais, les malentendus teintés d'ignorance entre les individus constituant les bases de leurs relations. Comme le dit Sean Bateman, le personnage principal, "personne ne connait personne", chacun est condamné à rester seul au fond de lui, même s'il essaye de ne pas en donner l'impression à son entourage.
C'est le constat pessimiste tiré par cette oeuvre, pourtant ponctuée de morceaux d'humour parfois délirants, mais qui cachent un malaise bien réel, sentiment qui nous achève avec une scène de suicide assez tétanisante. Cette dualité du potache et du tragique en déstabiliseront beaucoup, c'est pourquoi je disais que le film ne laissait pas indifférent. Moi même, je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé, disons que je l'ai trouvé très intéressant.
La mise en scène de Avary est parfois expérimentale et ponctuée de scènes à potentiel culte (les effets de marche arrière au début, la rétrospective délirante du road trip en Europe), tandis que d'autres tombent franchement à plat (le craquage de Richard dans le resto). On retrouve Jessica Biel en nympho dépressive, le Boone de Lost dans un rôle génial de gay en quête d'amour et James Van Der Beek qui essaye d'effacer son image lisse de Dawson avec un personnage de bad boy difficile à cerner.
Sorte d'anti-American pie hystéro-dépressif brossant un portrait peu reluisant de la jeunesse dorée américaine, Rules of attraction est un film à découvrir, contenant de nombreuses pistes de lecture, qui rebutera ou fascinera. A vous de voir.