La politique spectacle sans engagement : le pari de Gilbert

Publié le 05 mars 2009 par Lilzeon


Gilbert Montagné à Bercy
par ump

Intéressante nomination de Gilbert Montagné à la direction de l’UMP qui va à très certainement en énerver plus d’un.

Quelques mots partagés ici sur la politique spectacle :

“Quant à la « politique divertissante », le sociologue des médias, Rémi Rieffel écrivait récemment que « la forme médiatique devient, aux yeux de certains, garante du fond civique et encourage une dépolitisation du public puisqu’elle tend à banaliser à l’excès le travail politique. Le téléspectateur est en vérité invité à porter sur la vie politique un regard de moins en moins politique » “

Problème : en temps de crise, les gens vont au cinéma pour se divertir, pas dans la rue. La banalisation du politique quand tout va bien, c’est comme enlever les roulettes d’un vélo d’enfant quand il avance, ça passerait inaperçu. Problème quand l’équilibre économique décroche : les gens ne peuvent plus accepter un écart impardonnable entre un people pipeau politique et une nécessité d’action structurelle. Dès lors Gilbert -je peux l’appeler Gilbert ?- a annoncé que si le job lui prenait trop de temps, il l’abandonnerait. Un peu comme un people ne pouvant participer à un gala de charité qu’une heure, ou deux.

Problème encore : cette attitude volatile / légère de la star ne tient plus. La star comme n’importe quelle marque dans un marché en concurrence doit installer sa patte sur du long terme. Justifier sa place et sa légitimité à parler auprès d’influenceurs solides. Quand WIll Ferrel parle à sa communauté de suiveurs, il justifie d’une certaine manière le temps qu’on lui consacre.  Bref, la tactique UMP “one people, one cause”, atteint ses limites, en ligne comme offline. L’UMP devrait commencer à relire TrendHunter et sa 17ème prédiction .

Bref, tout comme le pari de Pascal visait à se dire qu’il y avait plus à gagner à croire qu’à ne pas croire, on peut faire le pari de Gilbert : qu’il n’y a définitivement rien à gagner, car il n’y a pas grand chose en quoi croire.