Les dernières prévisions gouvernementales font état d’une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 1,5 % en 2009. Ces prévisions, qui risquent de s’avérer encore trop optimistes, montrent bien que la crise est beaucoup plus profonde que ne le laissaient croire nos responsables politiques et donnent à penser que ceux-ci ne mesurent pas bien l’ampleur de la crise.
Un recul de 1,5 % du PIB signifie que le revenu national va diminuer de 30 milliards d’euros. Plus de la moitié de ce revenu est destiné à la consommation des ménages. Le recul du PIB aura donc des effets graves sur le pouvoir d’achat et la consommation des ménages à revenu modeste.
Le montant du plan de relance du gouvernement est de 26 milliards d’euros sur deux ans. Environ 20 milliards de cette somme portent sur des crédits déjà décidés, le gouvernement voulant seulement accélérer ces paiements.
Les 2,5 milliards d’euros de mesures dites sociales annoncées par le chef de l’Etat le 18 février sont très loin de compenser le recul du revenu national prévu pour cette année.
Face à la gravité de la situation, le gouvernement doit donc revoir sa copie.
Il faut en finir avec le bouclier fiscal et la loi Tepa qui au nom de l’emploi et du pouvoir d’achat réduisent l’impôt sur les plus riches et en même temps affaiblissent les moyens d’intervention de l’Etat.
Il faut mettre à plat les aides et les exonérations fiscales et sociales et utiliser les fonds ainsi gaspillés pour soutenir l’emploi et les activités productives. L’enjeu est d’autant plus important que chaque jour des centaines, voire des milliers de salariés perdent leur emploi.
Le gouvernement doit donner l’exemple en arrêtant les suppressions de postes, en augmentant la rémunération de ses agents, en donnant un coup de pouce au Smic et en relevant les minima sociaux et les pensions de retraite.
Le 19 mars est une nouvelle occasion pour porter ces exigences et obliger le gouvernement de revoir sa copie.