La Cocotte du Saint-Jo. 2 Miam sur 5.
On a envie de fraîcheur, de nouveautés, d’envoyer valdinguer les plats mijotés et leurs calories par paquet de douze. Mais la réalité nous rattrape et on se retrouve à la Cocotte du Saint-Jo où passent en boucle les plus grandes chansons dépressives de Phil Barney et de Richard Cocciante.
On se bouche les oreilles et on se jette sur la première assiette « tout cochon » que l’on trouve. C’était ça ou les œufs meurette. Entre autres. La dépression nous gagne à la vue de la tranche de jambon. Rectangulaire à souhait, pas une once de gras à l’horizon, comme sortie tout droit du cellophane.
La terrine est du même acabit, compacte, régulière, sans goût, elle repart comme elle était venue, penaude. « Vous n’allez pas nous laisser ça ». Ben si, justement. Pendant ce temps, Richard Anthony entonne « quelle chance, je suis amoureux de ma femme ». On aimerait que le cuisinier lui soit amoureux de sa cocotte de petit salé aux lentilles. Carottes trop cuites, lentilles itou baignant dans un jus sans saveur et le tout servi bouillant. De quoi vous anesthésier le palais pour le reste de la journée. On prend son mal en patience. Quinze minutes s’écoulent, le temps qu’Umberto Tozzi balance à la face du monde que lui aussi est amoureux.
Deuxième tentative, c’est toujours aussi chaud et définitivement insipide.
Un café gourmand plus tard, aussi intéressant que l’œuvre de François Feldman, et on se retrouve sur le trottoir en scrutant le ciel drapé dans sa tenue hivernale. C’est quand le printemps ?
147, avenue Parmentier. 10e. Tél. : 01 42 40 15 57. Formules : de 16 à 24 €. M° : Goncourt. Fermé le samedi midi et le dimanche.