Par Mister de Paris
A mi chemin de Libération, rue Bérenger et de Charlie Hebdo, rue de Turbigo, est le marché des enfants rouges. Des quoi ? Des enfants rouges ? On aurait fait, ici, la traite des gamins de la commune de Paris ? Louise Michel , la vierge rouge, en institutrice hors pair leur aurait fait la classe avant d’être déportée en Nouvelle Calédonie en 1871 ? En souvenir de la Commune, le marché des enfants rouges se serait mystérieusement flanqué de Libé et de Charlie ? Mais je déconne, Libération ne rime plus depuis des lustres avec révolution, quant à Charlie, je me convaincs qu’il reste de gauche ; mais de là à penser qu’il soit encore nid de rouges… Mais non, le marché des enfants rouges n’a rien à voir avec le salmigondis ci-dessus. Non.
L’endroit est charmant, planqué derrière de hautes façades XVIIIème que longent, bien droites, les rues Charlot, de Bretagne et de Beauce. C’est pas un nid de cocos, juste un rendez-vous de bobos, mais de bobos sympas, je précise. Alors les enfants rouges, c’étaient qui ? Je suis allé demander à François. Mais non l’autre, François Premier. En 1534, c’est dans ce quartier qu’il ordonna la création d’un hospice pour les orphelins de Paris. Afin qu’ils ne puissent être confondus avec les autres gamins, on les habilla en rouge. Le nom est resté. En 1628, fut créé le Marché de Beauce mais qui bien vite devint Marché des Enfants Rouges. Pour la petite histoire, le terrain caché du troisième arrondissement où l’on peut manger dans des petits restos ou s’approvisionner en bio appartenait à la famille Cassini , vous savez, la dynastie des fous géniaux qui les premiers mirent la France en cartes.
Une petite fille passe à vélo dans le marché. Elle porte un cardigan rouge.