Même si sans signifie aucun, zéro, il arrive parfois qu’il soit suivi d’un pluriel… Zoom sur les bons usages des accords après sans.
Une chemise sans manches
Et pas : une chemise sans manche
Il s'agit ici d'une question de bon sens : il faut se dire que s'il y en avait, il y en aurait forcément deux.
Dans la même logique, on écrira :
Un homme sans parole mais un film sans paroles
Je te rendrai ton livre demain sans faute mais grâce à Orthozen, j’apprends à écrire sans fautes.
Des sans-abri
Et pas : des sans-abris
C'est le fait de n'en avoir pas du tout qui est désigné, comme dans l'expression sans-domicile-fixe.
Dans le même registre, on écrit : des sans-cœur, des sans-emploi, des sans-grade.
Mais on aura : des sans-papiers, car en général on a "des papiers".
Des écrivains sans égal
Et pas : des écrivains sans égaux
Ici, il est conseillé d’appliquer l'invariabilité dans tous les cas (féminin, féminin pluriel...).
Ainsi, on écrira : une réalisation sans égal, des productions sans égal.
On aura aussi : ces comédiens n'ont d'égal que leurs metteurs en scène. Pour vous en rappeler, remplacer par "sans rien d'égal".
D'égal à égal est toujours invariable.
Sans ambages et sans encombre
Et pas : sans ambage et sans encombres
Ces deux locutions signifient : « sans détours inutiles » et « sans le moindre obstacle ».
Sans bourse délier
Et pas : sans bourse déliée
Cette expression signifie "sans délier les cordons de sa bourse", sans frais.
Une fille sans histoire
Et pas : une fille sans histoires.
Ce qui veut dire que son passé n’a rien d’exceptionnel, à ne pas confondre avec l'expression "une fille à histoires".
Un miroir sans tain
Et pas : un miroir sans teint
Ce mot, qui n’a rien à voir avec le teint du visage, est une altération de « étain », qui avec le mercure forme l’amalgame produisant l’étamage des miroirs.
Je sais, ce dernier exemple n’a rien à voir avec la règle grammaticale du jour, mais je trouvais bien de le rappeler :-)