C'est pages 78 et 79 de la revue Enjeux. Un article tout ce qu'il y a de plus intéressant, et surtout de plus central, autour de la notion de confiance, signé François Ewald, professeur au conservatoire des arts et métiers. Bien fait, l'article.
Il fait le point sur plusieurs ouvrages qui ont décortiqué cette notion, pas si anodine qu'elle n'en a l'air, un peu style la prose. On en fait oupas sans le savoir. Sont cités Jacques Atali, Gloria Origgi et Niklas Luhmann.
La crise, mot tarte à la crème de ces derniers mois dans lequel on finit par tout fourrer, n'est-elle pas avant tout une crise des confiances ?
Confiance des territoires, confiance des systèmes, confiance des hommes, confiance des information, confiance en l'autre, confiance en soi.
La confiance est une disposition de l'âme qui est à la fois valeur et non-valeur. Valeur quand on stigmatise une société de la défiance. Non-valeur quand faire confiance, c'est se mettre en situation d'être berné. Faire confiance, c'est toujours prendre un risque. La confiance est un pari.
Le monde se retrouve avec les mêmes débats des 12ème et 13ème siècles, quand les premières institutions financières sont apparues. La pauvreté est une valeur objective. Elle ne condamne par l'argent : elle permet d'en mesurer la valeur. Cette valeur ne peut être l'enrichissement du financier mais l'amélioration de la cité.
Les hommes ont besoin de faire confiance. C'est en même temps ainsi qu'ils peuvent être trompés, déçus.
Comment s'en sortir ? Deux options. L'une exprimée par Jacques Attali, et qui consiste à "mettre de la démocratie dans le marché". L'autre, issue des lumières, qui propose de faire de chacun un investisseur éclairé.
Quelques liens pour pousser plus avant la question...
- la confiance en l'absence de certitudes,
- Un dossier sur la confiance, encyclopédie de l'Agora.
- Un petit tour par wikipédia,
- Via Remue.net, quelques pépites sur ce thème.