Les responsables de la filière viticole bordelaise et des élus ont fait
front commun vendredi à Bordeaux contre la "logique prohibitionniste"
du volet lutte contre l'alcoolisme du projet de loi "Hôpital et santé"
menaçant d'une "mobilisation générale" en cas d'adoption.
"Nous
n'accepterons pas que le vin soit mis au ban de la société", a prévenu
au cours d'une conférence de presse Laurent Gapenne, président de la
fédération des grands vins de Bordeaux (FGVB).
"Si les dispositions
litigieuses étaient adoptées, nous appellerions à une mobilisation
générale et nous nous opposerions par tout moyen à leur mise en
oeuvre", a-t-il ajouté au côté de parlementaires de tous bords.
"Le
projet de loi (...) restreint fortement l'usage d'internet", a-t-il
souligné, ajoutant qu'il "contient en outre "une disposition, l'article
24, qui interdit toute dégustation gratuite ou vente au forfait".
Selon
M. Gapenne le projet de loi interdit "de fait la publicité autour du
vin sur les moteurs de recherche, portails et sites touristiques, les
sites de presse, ou les sites réservés à la gastronomie".
Une
telle interdiction bénéficierait "indirectement à l'ensemble de nos
concurrents" étrangers, a-t-il ajouté, dénonçant une "politique néo
prohibitionniste poursuivie depuis plusieurs années par le ministère de
la Santé".
Selon les parlementaires présents, dont les députés UMP
Jean-Paul Garraud et PS Michèle Delaunay, le volet "lutte contre
l'alcoolisme" du projet de loi "Hôpital, patients, santé et
territoires", devrait être examiné à partir du milieu de la semaine
prochaine par l'Assemblée nationale.
"Il faut bien que le
gouvernement comprenne que nous sommes à un point de rupture", a estimé
M. Garraud reprochant au texte une "formulation trop générale" qui
"pour des juristes mal intentionnés pourrait amener à interdire les
foires viticoles" par exemple.
Source Journal du Vin