Des idéologues du Kremlin mèneraient en effet une campagne de réhabilitation de la mémoire de Staline, pour en faire un modèle, quoiqu'imparfait. Dans ce contexte, Orlando rappelle aussi qu'en décembre, des policiers armés et cagoulés ont fait une descente dans les locaux de Saint-Pétersbourg d'une organisation humanitaire. Une partie du travail de Figes reposait sur les archives qui y étaient abritées, et qui furent confisquées...
Contrôle idéologique de l'Histoire, et finalement des masses, qui oublient alors les erreurs du passé, si on les prive de mémoire, Orlando flaire que tout cela sent le coup fourré. « Cela renforce l'idée que la Russie doit être fière de sa tradition autoritaire », analyse-t-il, rapprochant l'intervention de Poutine qui avait reconnu Stalin comme terrible, mais ayant apporté des choses positives.
L'éditeur de son côté clame que la situation économique actuelle l'a fait refuser cette parution, alors que les échanges ont lieu entre l'auteur et lui depuis novembre. Selon les chiffres avancés par Orlando, qui revient sur les goulags, il estime qu'entre 1928, accession au pouvoir et 1953, mort de Staline, plus de 25 millions de personnes y auraient péri. Un huitième de la population russe.