Frédéric Beigbeder vient d'annoncer qu'il avait fermé sa page Facebook. Et c'est l'occasion pour lui de monter une réflexion sur le virtuel et le réel. Réflexion que l'on pourra bien sûr retrouver en intégralité sur des blogs, n'est-ce pas ironique ?
L'auteur affirme : « Il y a la même différence entre le réel et le virtuel qu'entre la vie et la mort.. Or moi, je viens de prendre une grave décision : vivre ». Pour lui le virtuel c'est le mal de notre époque. La crise... c'est la faute au virtuel. Les frustrations... sont renforcées par le virtuel. Le narcissisme... exacerbé par le virtuel.
Frédéric Beigbeder ne fait vraiment pas ses 43 ans quand il explique nostalgique : « Quand j'avais 15 ans, j'allais au café près du lycée jouer au flipper avec mes camarades de classe. Je ne me dépêchais pas de rentrer : je leur parlais en face. Que va devenir une génération qui drague sur photos et petites annonces, exhibe sa vie privée dans les moindres détails - à côté les images de Voici sont pudiques - et préfère le virtuel au réel ? Le virtuel est le nouvel opium du peuple ».
Et pour bien enfoncer le clou, à la manière des premiers détracteurs du virtuel et avec une pointe de paranoïa, il assène : « Le virtuel est l'empire des Fakes et des frustrés, ou simplement des losers tristes et seuls, timides et respectables, auxquels on offre un mensonge, en échange d'une surveillance orwellienne de leurs habitudes de consommation. Ohé, les jeunes, sortez, discutez, bossez au lieu de vous prendre en photo toute la journée ! Vous verrez comme la réalité réchauffe ».
Voilà peut-être la raison d'une telle diatribe contre le virtuel, la peur. Seulement, le monde virtuel n'est ni bon ni mauvais, comme pour beaucoup de choses, c'est l'utilisation que l'on en fait qui importe. Et puis, après tout, traîner avec des copains dans des cafés après le lycée n'est pas forcement non plus une bonne chose...