Chiffonnette et Yohan avaient fait des billets élogieux sur ce livre de Rezende, mais c'est leur enthousiasme conjugué lors du dernier club des théières qui m'a donné réellement envie de le découvrir. Je ne crie pas au chef-d'oeuvre mais j'ai trouvé ce roman agréable et poétique.
Irène est une prostituée. Elle est malade. Elle doit travailler pour nourrir son fils et la femme qui s'en occupe. Elle est maigre et n'attire plus les clients. Un jour, Rosalio, travailleur de force, croise son chemin. Après une petite incompréhension, ils discutent et nouent des liens. Le plus grand rêve de Rosalio est d'apprendre à lire. Il promène une boite dans laquelle il conserve les livres qu'il a hérité de l'indien. Irène sait lire et écrire mais n'a pas de quoi s'exercer. Les deux personnages font donc cause commune : Irène lira des histoires et écrira celles que Rosalio lui raconte. Entre oralité, légende et roman, ce texte, divisé en courts chapitres, joue sur les interventions des personnages. La mise en abyme est un procédé utilisé en permanence. On notera aussi les titres des chapitres qui font voir les pages en couleur et les références aux mille et une nuits, à Don quichotte, à Jacques le fataliste...
J'ai trouvé particulièrement intéressant cette transcription d'une culture orale, cette façon de figer le passé du personnage dans des mots. Un livre qui fait voyager en Amérique latine, qui s'inscrit au coeur de l'histoire de la littérature, entre poème, théâtre et roman.