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Les Israéliens ont choisi lundi soir «Il doit y avoir une autre voie», une chanson pacifiste interprétée en duo par Ahinoam Nini, Juive d'origine yéménite, et Mira Awad, Arabe chrétienne de Galilée, pour le 54e concours de l'Eurovision le 16 mai à Moscou.
Résolument pacifistes, elles ont été désignées le 11 janvier par l'Autorité pour la radio et la télévision israéliennes afin de représenter l'Etat hébreu et d'incarner la coexistence judéo-arabe.
Israël compte 7,5 millions d'habitants, dont 1,3 million d'Arabes.
Le public, qui était appelé à se prononcer par SMS sur plusieurs chansons interprétées alternativement en hébreu, en arabe et en anglais par les deux artistes, a voté pour un texte comprenant les paroles suivantes : «lorsque je pleure, je pleure pour nous deux, ma souffrance n'a pas de nom et lorsque je pleure, je pleure pour ce ciel sans pitié et je dis : il doit y avoir une autre voie».
La participation de Mira Awad à ce duo a déclenché une polémique. Des artistes arabes israéliens ont signé une pétition pour dénoncer une «opération de propagande du gouvernement israélien» visant à légitimer la discrimination dont souffre, selon eux, leur communauté.
«Les Arabes israéliens qui veulent empêcher Mira Awad de défendre les couleurs d'Israël représentent une cinquième colonne au sein de l'Etat», a affirmé, de son côté, le député d'extrême droite Arié Eldad (Union nationale).
Israël a remporté trois fois le concours de l'Eurovision, une première fois en 1978 avec «Aba ni bi», puis l'année suivante avec «Halleluyah» de Gali Atari, et enfin en 1998 avec «Diva», une chanson de Dana International, une chanteuse transsexuelle.