Sujet compliqué, polémique, parfois sentimental, il n'est jamais évident d'aborder ce que l'on appelle dorénavant homoparentalité.
Et pourtant Nadine Morano, notre ministre de la drôle de famille vient de lancer un pavée dans la trouble mare. Son fameux projet de texte sur le statut du "beau-parent" évoquerait en effet les "foyers composés de deux adultes du même sexe." Et cela fait du bruit.
Les associations gays le trouvent faiblard, les associations familiales reniflent le danger et Christine Boutin part au combat : "je n'accepterai pas que l'on reconnaisse l'homoparentalité et l'adoption par les couples homosexuels de façon détournée."
Soyons transparents, BeniNews partage ce dernier avis. Par amour, par foi et par espérance.
Par amour, car l'article 371-1 du Code Civil le dit bien : "l'autorité parentale est un ensemble de droits et devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant." Or l'intérêt de l'enfant est d'avoir une famille. Famille qui depuis la préhistoire se compose d'un homme et d'une femme. Famille qui se nourrit de la différence et de la complémentarité entre l'homme et la femme. Famille qui nous fait passer d'une stature égocentrique à une stature altruiste, charitable, amoureuse.
Par foi, car "Dieu créa l'Homme à son image, à l'image de Dieu il Le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds, multipliez-vous" (Genèse 1, 27-28). Bien-sûr, la foi est du domaine de l'âme et n'a rien de scientifique, psychologique ni même sociale. Mais justement. Elle est. Elle explique l'inexplicable. Elle est la mère qui dit à son enfant de ne pas mettre les doigts dans la prise; elle est l'enfant qui ne sait pas pourquoi mais qui fait confiance à sa mère. Et surtout au-delà de cette image très simple, elle a une illustration visible qu'on a trop tendance à oublier : le miracle de la vie. L'homme et la femme sont faits pour procréer (bien qu'il y ait parfois des impossibilités, des tristesses). Et le sacrement du mariage, par l'union de l'homme et la femme, recrée l'amour originel. Répétons-le, l'homme et la femme sont naturellement faits pour procréer. Pourquoi?
Par espérance, car notre espérance est que cette évidence naturelle ait une raison. Nous croyons que chacun dans sa situation a un chemin à découvrir. Un chemin qui doit le faire sortir de lui-même, de son désir individuel pour aller à la rencontre de l'Autre. Cela passe pour certains par une famille et des enfants mais cela doit passer pour d'autres par des chemins totalement différents. Un homosexuel qui n'a pas d'enfant n'a pas le droit mais le devoir de s'accomplir. En tant qu'Homme, il a reçu des grâces et des talents. L'Homme ne se définit certainement pas par son orientation sexuelle mais par son humanité. S'il ne peut donner la vie, il doit chercher sa place au-delà de son désir. Il doit chercher sa place dans son âme. Et nous avons cette espérance qu'il la trouvera, sa place.
Le plus triste dans ce débat, c'est qu'il crée des tensions, des mises à l'écart, des emportements. Quelle que soit la position de chacun, elle ne doit pas exclure. Mais elle doit être centrée sur la vie et l'amour. Cet amour qui est "la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques". (Teilhard de Chardin). N'oublions pas notre cher Code Civil. La finalité n'est pas nous-mêmes mais "l'enfant".
Aujourd'hui, trop d'états occidentaux partent d'une situation de fait qui est triste, effroyable, malheureuse pour en créer une de force. Du divorce légalisé, on passe aux familles recomposées. Des familles recomposées, on enchaîne sur les familles monoparentales. Des familles monoparentales on glisse vers les familles homoparentales. Et l'enfant, tout le monde s'en fiche?
Le mariage est une institution qui va bien au-delà du désir personnel. Le mariage est une structure d'amour. C'est pour cela qu'il a été institué. C'est pour cela que l'Eglise demande que l'enfant naisse en son sein. C'est pour cela que les parents doivent se donner à leur enfants 'ils veulent être vraiment "beaux" .
Sur ces débats de société houleux, prenons le temps du Carême pour répondre à une question :qui mettons-nous au centre de notre vie? Nous-même, l'Autre, Dieu?