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Jamais encore comme aujourd’hui l’heure n’a été à la compréhension réciproque et, le cas échéant, à la réconciliation entre tous les peuples qui sont redevables au Nord de leur origine, de leur culture, de leur esprit, et que rapprochent, de ce fait, une conception du monde commune et une commune attitude devant la vie. La bonne entente et l’harmonieuse collaboration de tous les pays Nordiques s’impose comme l’un des impératifs de toute “politique” qui tend sincèrement à faire l’Europe.
Sans doute l’histoire nous fait-elle connaître, sur certaines lignes de contact, des points de friction, qu’aucun esprit objectif ne songe à nier. Mais une sagesse supérieure et le souci du salut commun commandent de savoir localiser ces conflits dans le temps ou, dans l’immédiat, de prendre sur soi de les surmonter. Deux nobles esprits de Bretagne et de Normandie, Louis de Kergolay et Arthur de Gobineau, l’avaient compris lorsqu’en 1848, nonobstant les heurts de mitoyenneté, ils lançaient la Revue Provinciale, décidés à lutter d’un effort unanime pour leurs deux terroirs, dans la conscience de leur fraternité nordique. Le descendant d’Ottar Jarl n’était-il pas né du reste en Bretagne, à Redon, et n’a-t-il pas cultivé la “matière de Bretagne” et les thèmes celtiques…