Si vous êtes passé, aujourd’hui, par la place de la Riponne, la rue de l’Université ou la place du Château, vous aurez remarqué que des grandes manœuvres s’y déroulent.
Non, non, rassurez-vous – ou ayez des regrets, selon votre degré d’amour pour la «grande muette» -, ce ne sont pas des hordes de soldats, mêmes miliciens, qui vont venir faire joujou avec leurs FAS, leurs chars ou autres gadgets virils, ce sont juste les 128 concurrents de la Red Bull Crashed Ice qui vont s’affronter sur une patinoire en pente longue de 400 mètres qui se prépare à relier l’esplanade du Château à la Riponne.
Le principe est simple, sur une dérupe recouverte de glace et parsemée d’embûches, quatre par quatre, des quidams équipés comme des hockeyeurs s’efforcent de descendre le plus vite qu’ils peuvent tout en restant le plus longtemps possible sur leurs patins. Frissons garantis !
Bon d’accord, il faut fabriquer des tonnes de glace et faire en sorte qu’elle ne fonde pas. Mais ce n’est que détail que tout ça : cinq ou six énormes compresseurs permettront sans problème mais avec un soupçon de courant de transformer un bout du centre ville de Lausanne en congélateur. On ne retiendra pas non plus les kilomètres de tuyaux permettant aux machines de propulser le précieux liquide réfrigérant au cœur de cette patinoire abrupte, ni l’invraisemblable quantité d’échafaudages portant le tout et encore moins tous ces camions, transpalettes et autres engins de chantier permettant de manœuvrer tout ça.
Ces broutilles ne sont rien en regard de ce qui se trame derrière ce que certains pourraient considérer comme une opération pseudo-sportive et véritablement publicitaire d’un marchand de boisson qui excite.
En vérité je vous le dis, la révolution verte est en route à Lausanne. Une rue et deux bouts de place bientôt bouclées à la circulation et recouvertes de glace ne constituent que l’expérience pilote d’une campagne de bien plus grande envergure dont l’objectif final est de débarrasser Lausanne du pire fléau que la Terre ait porté en son sein : la bagnole.
C’est ainsi que je suis en mesure de trahir – au péril de ma réputation et, peut-être, de ma vie – un secret jalousement gardé par les autorités vertes-rouges-roses de la Ville de Lausanne.
Demain ce ne seront pas une ou deux venelles et placettes qui seront recouvertes de glace pendant quelques jours pour le plus grand bonheur de quelques casse-cous à patinettes et à grand renfort de kilowattheures, mais TOUTES les rues de la ville et TOUS les jours de l’année. Et ce jour-là, entre la bagnole, même équipée de pneus à clous, et l’écolomunicipalité de Lausanne, rira bien qui rira le dernier.
À Lausanne, l’écologie est en marche, rien ne saura l’arrêter ! Merci Red Bull.