Bien sûr depuis l’élection d’Obama à la Maison blanche, nous sommes obligés de constater l’avancer que cela peut représenter en terme de symbole. En terme politique pourtant, pas de grands changements avec ce que faisait un Clinton (un peu plus progressiste que les républicains, mais pour le maintien de la peine de mort, pas trop pro avortement, pour le port d’arme, etc….).
Mais là où il y a de quoi s’inquiéter, c’est quand les « milieux écologistes » se mettent à voir en Obama un homme… vert !
Il a suffit à Obama de prononcer le discours le plus greenwashing du moment pour qu’une partie des écologistes sombrent dans la plus basse idolâtrie.
Ainsi, j’entends autour de moi que « Obama est pour les énergies renouvelables, Kyoto, les petits oiseaux et les baleines » alors tout va bien…
Retour sur les annonces : Obama commence déjà par parler d’une « relace du système par la croissance verte ». Rien que cela devrait déjà interroger les écologistes : ce système qui a mené la planète au bord du gouffre serait capable d’inverser la vapeur ? La croissance (même verte) serait possiblement infinie ? Et un pays comme les USA (plus riche que tous les autres) aurait encore besoin de… croître ?
Obama parle d’un « plan photovoltaïque ». Oui pourquoi pas. Mais les Verts Allemands viennent de prouver que cela n’a pas un effet énorme sur le CO2 si on ne couple pas cela à un plan drastique de limitation du CO2 global. (Article verts allemands : http://www.reporterre.net/spip.php?article217 ). De plus, l’idée qui est derrière n’est pas tant de faire de l’écologie que… de récupérer des marchés qui sont pour l’instant laissés sur le sol américain à des sociétés européennes ! Le patriotisme américain se peint de vert….
Vient le moment où il stipule qu’il faut « sortir de la dépendance du pétrole ». Là, allez savoir pourquoi, certains traduisent cela par « Obama veut que moins de voitures roulent ». Mais au contraire ! Il mise sur trois axes : les agrocarburants (mortifères comme nous le savons), l’hydrogène (qui pourtant pose des problèmes important / Article sur l’hydrogène : http://www.cirs.fr/breve.php?id=553 ) et … la voiture électrique ! Et qu’est ce qui se cache derrière ce dernier item ? Et bien rien de moins qu’une relance du nucléaire sur le sol américain … Donc au final : moins de dépendance au pétrole mais plus de famine dans le monde, une couche d’ozone dézinguée et des déchets nucléaires (voir un accident) de partout… Ecolo vous disiez ?
Et pour Kyoto c’est encore plus ubuesque. Le président des USA n’a pas annoncé qu’il comptait signer le protocole de Kyoto et prendre le train en marche. La nuance est de taille : il a annoncé qu’il pourrait accepter le protocole comme base de départ. Avec presque deux décennies de retard ! Cela s’appelle gagner du temps en donnant l’impression de changer de cap…
Enfin, regardons en face le plan de relance américain : il porte sur des grands travaux (auto)routiers et maritimes loin d’être écologiques. La relance de l’industrie automobile (ce qui entrainera donc une augmentation à terme du nombre de véhicules et de la consommation). Soutien du secteur aérien. Maintien de forces militaires à l’extérieur (hors plan mais présent quand même). Et la balance est claire : 750 milliards dont… 40 pour l’investissement « vert ». Tout est dit.
Il serait temps de cesser de se créer des faux défenseurs de la planète quand ceux-ci ne fond que du greenwashing environnementaliste pour mieux continuer ce qui nous a mené là où nous en sommes…. Même si Obama fait de mico-efforts de plus que Bush.