Une étude récente, menée par PAN-Europe, souligne la présence systématique de pesticides dans les vins "traditionnels". Sur 40 bouteilles de vin rouge analysées, 34 issus de la viticulture traditionnelle et 6 de la viticulture bio, les premiers présentaient en moyenne la présence de 4 pesticides différents, chiffre qui pouvait monter jusqu'à 10, tandis que les vins bio s'avéraient être indemnes.
Le vignoble européen représente 3% des surfaces agricoles pour...20% des pesticides utilisés. But: contrôler au maximum les récoltes, obtenir des rendements à la fois élevés et réguliers.
On a longtemps pensé que la fermentation alcoolique précipitait tous les métaux lourds et qu'il ne restait dans les vins aucune trace des produits utilisés. Cette étude tend à démontrer le contraire.
Même si la présence de ces résidus dans le vin ne signifie pas forcément que ceux-ci sont assimilés par l'organisme, cette étude ne va pas améliorer l'image déja malmenée du vin en France, et ce alors que le débat pour savoir si le fameux "verre de vin par jour" est bon ou mauvais pour la santé fait rage sur internet et ailleurs.
Une chose est sûre, le recours à l'agriculture bio, décision qui est souvent chez le vigneron le reflet d'une mentalité moderne, responsable et respectueuse de sa vigne, de son terroir et du consommateur, semble une fois de plus être la voie à suivre pour la viticulture française.
Au delà de la polémique actuelle autour de la nocivité du vin en tant que boisson alcoolisée, même consommé avec modération (le fameux "risque de cancer apparaît dès le premier verre de vin"), comment défendre celui-ci s'il s'avére être de surcroit polué de produits chimiques? Le vin, déja "diabolisé" en France (pour reprendre l'expression de Denis Saverot) pour ce qu'il est, n'a vraiment pas besoin de ça...
Le recours à l'agriculture bio semble être une solution d'avenir et de bon sens, ainsi que le seul moyen pour les vignerons de ne pas scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Chiffres: www.lefigaro.fr
Pour rappel: la mise en garde de Claude Bourguignon sur la dégradation des sols par les engrais chimiques et les pesticides