La lumière, ce sont ces néons verticaux blafards au mur au dessus d’assiettes blanches, repas impossible, cène incomplète. La chaleur, c’est ce chauffe-fumeurs comme on en voit depuis un an aux terrasses hivernales des cafés, émettant une lumière gazeuse chaude et colorée, rayonnant une chaleur bienvenue sur les bancs agglutinés autour. Ici, en cercle, on peut échanger, compatir, construire un nouveau monde.
Rien à voir avec un certain discours présidentiel fort méprisant dans sa forme, mais cette installation de Pierre Petit, Demain comme hier, à la galerie Anton Weller / Isabelle Suret (jusqu’au 7 mars), évoque un refuge pour des temps incertains, un havre à l’abri des turbulences du monde, pour accueillir blessés, inadaptés, marginaux en tout genre. Au mur, du rêve, des dessins évoquant Vegas et Saint-Barth’, mondes inaccessibles. Il se dégage de cette installation toute simple une émotion, une poésie tout à fait rares.
Dans un coin, une tour de Lego est surmontée d’une boule transparente où baillent férocement des armatures de porte-monnaie de nos grands-mères, comme des pièges à loup. Qu’adviendra-t-il de leurs économies ? L’ombre de cette Bulle au mur est en elle-même une féérie douce.
Pierre Petit étant représenté par l’ADAGP, les photos de ses oeuvres seront ôtées du site dans un mois.