Expo : André Pieyre de Mandiargues. Pages mexicaines. Maison de l'Amérique latine

Publié le 03 mars 2009 par Slal

Paris, mars 2009
Exposition organisée à la Maison de l'Amérique latine à l'occasion du centenaire de la naissance d'André Pieyre de Mandiargues (1909-1991) et de l'édition 2009 du Salon du Livre de Paris, dont le Mexique est l'invité d'honneur.
Le commissariat de l'exposition a été confié à Sibylle Pieyre de Mandiargues, cinéaste et fille de l'écrivain, et à Alain-Paul Mallard, auteur et réalisateur mexicain, l'un des 43 écrivains invités par le Salon du Livre de Paris.


Alain-Paul Mallard
envoyé par Alexandre de Nunez
Exposition présentée du 18 mars au 10 juillet 2009
Retrouvez Alain-Paul Mallard à l'occasion de son nouveau livre Recels aux éditions L'Arbre Vengeur.
Le mardi 17 mars au Salon du Livre de Paris, de 16 à 17h, salle André Malraux : Une heure avec... Alain-Paul Mallard présenté par Hubert Artus

Le 12 février 1958, André Pieyre de Mandiargues et Bona, sa femme, s'embarquent pour le Mexique à bord du MS Andrea Gritti. Ils arrivent, un mois plus tard, dans la ville de Mexico qui vit l'une de ses années-clés, celles qui signent la transformation de la ville en une capitale moderne. Le poète mexicain Octavio Paz est leur cicerone ; grâce à lui, André l'écrivain et Bona, sa peintresse qui s'avère être également une excellente photographe, vont parcourir la ville et le pays, et rencontrer ou retrouver des interlocuteurs privilégiés tels que Alfonso Reyes, Leonora Carrington, Wolfgang Paalen, Alvar Carrillo Gil. L'expérience, aussi intense que féconde, se prolongera bien au-delà des quatre mois de leur séjour : elle laissera une fulgurante empreinte dans la littérature et dans la vie d'André Pieyre de Mandiargues.
AP de MANDIARGUES, Villahermosa 1958, photo de Bona

Loin de l'esprit de Mandiargues -ainsi l'écrit-il- de rassembler de fastidieuses anecdotes de voyage. Ses pages mexicaines, fruit de la rencontre entre un poète et un pays, en disent autant sur cette terre, alors radicalement autre, que sur la singularité du regard de Mandiargues. De son expérience mexicaine, il nous livre des textes aussi éblouissants que « La Nuit de Tehuantepec », récit fidèle, à la première personne, d'une épiphanie tropicale ; « Palenque », visite guidée des ruines maya métamorphosées en triomphe de l'artifice rococo ; ou bien « Le nu parmi les cercueils », nouvelle où l'imagination littéraire, créant là une troublante rêverie, choisit pour décor certains motels sordides et magasins de pompes funèbres de Mexico.

Quelques années plus tard, l'amateur d'art André Pieyre de Mandiargues portera un regard attentif sur la peinture mexicaine et consacrera des pages lucides à trois maîtres contemporains : Francisco Toledo, JJosé Luis Cuevas et Juan Soriano.

L'exposition présentée à la Maison de l'Amérique latine offre un premier ensemble documentaire où le voyage des Mandiargues au Mexique est évoqué à partir de l'exceptionnel album de photographies en noir et blanc dont Bona est le plus souvent l'auteur. Des extraits de textes de l'écrivain guident le visiteur tout au long de son parcours.

Un second ensemble, composé de manuscrits et de documents originaux, tels que les carnets de travail de Mandiargues, les lettres envoyées à ses amis, le journal de voyage de Bona, donne à voir les différentes étapes du processus d'écriture et le soin avec lequel le couple garde mémoire des événements.

Bona, Villahermosa, 1958, photo de AP de Mandiargues

L'un des prétextes au voyage mexicain fut l'exposition de peintures de Bona à la Galerie Antonio Souza. La troisième salle, consacrée à la galerie, montre, outre les œuvres de Bona, celles d'Alvar Carrillo Gil et Wolfgang Paalen, deux artistes de chez Souza que les Mandiargues ont rencontrés durant leur séjour. Cette salle sert de trait d'union avec l'autre partie de l'exposition consacrée aux arts plastiques. Se trouvent rassemblées une vingtaine d'œuvres des trois artistes mexicains majeurs -Francisco Toledo, José Luis Cuevas et Juan Soriano- avec lesquels l'écrivain a dialogué de 1964 à 1989, ainsi qu'une douzaine de photographies du voyage au Mexique de 1934 d'Henri Cartier-Bresson, ami complice de Mandiargues depuis l'adolescence, dont les images ont accompagné la vie.