Cyprien

Par Anaïs Valente

Vous avez envie de gaspiller 1 heure 38 de votre existence ?

Allez donc voir « Cyprien ».

Etonnamment, moi qui n'aime pas trop les comédies, et pas trop non plus les comédies françaises, la bande-annonce de Cyprien m'avait donné une folle et irrépressible envie de voir le film dès sa sortie.  Je l'imaginais drôle mais également et surtout touchant.  Cette bande-annonce contient-elle des messages subliminaux illégaux qui incitent le spectateur à se rendre au cinéma sans aucun discernement et l'endoctrinent, telle une secte ?

Je l'ignore, mais dès les premières minutes de film, je me suis répété inlassablement « keske je suis venue faire dans cette galère » ?

Et bien sûr, j'avais choisi une après-midi de vacances scolaires pour aller squatter un siège de salle obscure à l'Eldorado, ce qui fait que j'étais entourée d'étudiants boutonneux (dont l'un d'eux n'a d'ailleurs eu de cesse de me filer des coups de coude douloureux dans les côtes, y'a plus de jeunesse).  Impossible de m'enfuir.  Condamnée à tout regarder, je fus.

1 heure 38 de bêtises, c'est long, croyez-moi...

Bon, je l'avoue, j'ai ri une fois au début du film.  Et j'ai été émue une fois un peu avant la fin.  Et j'aime bien la chanson de début et fin de film, dont j'ai oublié le titre (elle a l'avantage de réveiller). Point barre.

Le reste n'est qu'une accumulation de clichés débiles qui ne m'ont pas fait rire.  Mais qui ont fait rire la flopée d'ados qui étaient dans la salle, tout  n'est donc pas perdu pour Elie Semoun, du moins chez les moins de 15 ans (pourtant il me fait toujours mourir de rire chez Arthur, mais pourquoi il me fait pas rire au cinéma ?).  Par contre, l'actrice Léa Drucker joue extrêmement bien, ce qui relève du miracle dans ce film (à se demander ce qu'elle est venue faire là).   

Ce film est vraiment ma toute grosse déception, car le sujet était prometteur : un moche mal aimé devient miraculeusement beau.  Le film aurait pu être traité avec subtilité, humour léger et sensibilité.  Il a été traité en farce grotesque.

Allez, soyons fous... dès sa sortie... je tente Coco, et la boucle sera bouclée.