La précédente crise, celle de la bulle Internet, avait rabaissé les DSI au rang de simples gestionnaires de budgets. Malgré les discours de l’époque sur la création de valeur, c’est bien dans le bureau des directeurs financiers que se décidait la politique IT des grandes entreprises. Avant tout sur un critère simple : combien ça coûte ?
La crise actuelle va-t-elle conduire aux mêmes réflexes ? Certains indices peuvent le laisser penser, comme les récentes annonces de grandes banques. Là ou ces dernières privilégiaient ces dernières années une approche régionale ou par métier - donnant la priorité à l’agilité quitte à dépenser plus que nécessaire -, elles semblent désormais décidées à enclencher des programmes de rationalisation. Comme le montrent les exemples de HSBC (qui veut passer de 55 systèmes bancaires à un seul) ou celui, tout récent, de la Société Générale. C’est ce tableau assez sombre que dresse également Thomas Wailgum, le blogueur de CIO, dans un billet revenant sur une étude récente menée par nos confrères, croisée avec des données issues de Forrester. Conclusion : les dirigeants s’accordent à dire que l’IT est critique, mais trouvent que leur DSI n’atteint pas les objectifs fixés.
Plus proche des Pdg
Une autre étude menée par l’IT Governance Institute (ITGI), organisation à but non lucratif à l’origine de référentiels comme Cobit ou Val IT, aboutit à des résultats plus encourageants pour les DSI. 51 % des 250 Pdg ou directeurs d’activités estiment que la contribution de l’informatique à la mise en oeuvre de la stratégie de l’entreprise est très importante. Et 58 % d’entre eux pensent que les performances de l’IT sont en ligne avec les objectifs (voir graphique ci-dessous). Je précise toutefois que si les résultats de l’étude de l’ITGI sont tout récents, l’enquête proprement dite a été menée entre mai et août 2008, donc avant la faillite de Lehman Brothers.
Un détail d’importance. Car, comme l’a montré la crise actuelle dans bien d’autres domaines (la banque, l’immobilier), les brutales secousses économiques que nous traversons sont propices à des changements de perception radicaux. Reste à savoir si les précautions prises par les DSI - qui se sont notamment rapprochés des Pdg (selon l’étude de CIO, 47 % d’entre eux reportent au dirigeant de leur entreprise, contre 40 % en 2004-2005) - suffiront à leur éviter de se voir inscrits sur la (déjà longue) liste des victimes de la crise. Et, avec eux, leurs équipes.
Références externes
- reference #1
http://www.lemagit.fr/article/dsi-sg-societe-generale/2641/1/la-societe-generale-reorganise-dsi/ - reference #2
http://advice.cio.com/thomas_wailgum/why_the_recession_is_marginalizing_cios