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Miss pettigrew

Par Rob Gordon
Miss pettigrewQuoi de mieux pour oublier les soucis quotidiens qu'un peu de désuétude et d'insouciance... Réalisé par l'inattendu Bharat Nalluri (le très méconnu mais très curieux Downtime et The crow 3), Miss Pettigrew est le parfait cocktail pour qui vient seulement chercher un peu de légèreté dans les salles. Le film est à l'image de l'une de ses héroïnes, la starlette Delysia Lafosse : léger, fantasque, et empreint d'un charme désuet qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère du Madame Henderson présente de Stephen Frears.
L'originalité de Miss Pettigrew, c'est qu'il se déroule sur une seule journée, décrivant frénétiquement la drôle d'ascension sociale de la dame du titre. Incarnée par Frances McDormand (qui a tendance à abuser de sa fameuse moue), cette gouvernante pauvre, coincée et pas très compétente va gravir les échelons à vitesse grand V pour devenir en quelques heures l'une des clés de voûte de la haute société anglaise. Elle y aidera notamment mamzelle Lafosse (délicieuse Amy Adams, championne des oeillades et des ronds de jambe) à choisir entre ses trois amants et à se déterminer professionnellement et artistiquement. Rien que ça. Tout cela étant raconté sur un ton proche de la fable, on peut difficilement en critiquer le manque de crédibilité.
Se déroulant en 1939, le film propose également une description amusée de cette grande bourgeoisie complètement coupée du monde, et totalement inconsciente de l'imminence d'une nouvelle guerre mondiale. Si les masques à gaz proposés en vitrine des magasins font trembler miss Pettigrew, c'est parce qu'elle connaît le sens de la mise en valeur d'un tel produit ; si miss Lafosse a égalemetn la chair de poule, c'est uniquement parce que ces masques sont terriblement inesthétiques. Inutile d'aller chercher une quelconque profondeur là-dedans, ce n'est clairement pas le but. La fantaisie est le maître mot du film de Nalluri, qui offre une reconstitution soignée et surannée, mais peine tout de même à donner assez de souffle à l'intrigue pour ne pas faire naître un certain ennui dans la dernière demi-heure. Car arrive toujours le temps des désillusions, du retour à la réalité, de la petite morale amère venant conclure la fable. Cette partie, moins réussie que ce qui précède, vient légèrement gâcher le plaisir, même si au final Miss Pettigrew reste un petit film assez grisant.
6/10

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