Le Contemplateur de Stéphane Héaume
Roman après roman, Stéphane Héaume tisse sa toile et ensorcelle. A contre courant de la mode du « moi-je » qu’affectionnent certains romanciers de sa génération, il opte pour un univers baroque, ose un pot-pourri moderne de Poe, Gracq ou Huysmans. Dans une ville étriquée de province, un adolescent disparaît. C’est vers Monsieur Combes, le libraire trop précieux aux gants blancs que le regard accusateur du village se tourne. Une fable troublante, parfois cruelle, sur le poids de l’intolérance et ses terribles conséquences.
Anne Carrière, 140 pages, 15€
Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb
On se demande toujours, avec un zeste de lassitude, la fin de l’été venue, si le nouveau Nothomb va être bon. Cette année, non seulement il est bon, mais c’est peut être le plus beau de tous ses romans. Parce qu’elle renoue avec la veine de Stupeurs et Tremblements, la plus personnelle, la plus juste. Parce qu’elle dévoile un amour de jeunesse avec un jeune tokyoïte surprenant. Parce qu’en la lisant, on rit, on pleure, on est étonné, et on n’a qu’une envie, prendre un avion et aller découvrir le Japon.
Albin Michel, 245 pages, 17,90€
Le canapé rouge
Michèle Lesbre
On retrouve avec délices la plume tout en finesse de l’auteur de la Petite Trotteuse, qui sait si bien nous emmener sur les chemins de la mémoire et du temps qui passe. Anne, la narratrice, égrène ses souvenirs lors d’un voyage transsibérien sur les traces d’un amour perdu, et raconte l’amitié qui la lie à sa voisine, Clémence, une vieille dame fantasque qui lui donnera une magnifique leçon de vie. Nostalgique et sensible.
Sabine Wespeiser Editeur, 160 p., 17€
Le privilège des rêveurs
Stéphanie Janicot
Trois destins entremêlés, Caleb, célèbre entraîneur sportif, sa femme Salomé, romancière, et leur fille adolescente, Judith. Un train-train paisible à New York. Puis un soir, le drame. Leurs vies vont basculer. Paralysé après un accident de voiture, Caleb devra faire face à son sort. Salomé s’élancera sur les traces secrètes de son passé, tandis que Judith s’inventera une nouvelle liberté. Stéphanie Janicot, dont c’est le onzième roman, réussit un livre fort et dépaysant aux personnages attachants qui restent longtemps avec le lecteur.
Albin Michel, 346 p., 19,50 €
à suivre :
No et Moi de Delphine de Vigan (Lattès)
Entre mes mains de A.C. Vigier (Joelle Losfeld)
José de Richard Andrieux (EHO)
Ether de Frank Resplandy (Plon)