Quand Mister Nobody devient Mister No

Il y a quelques mois encore, le microcosme politique surnommait François Fillon, notre premier ministre : MISTER NOBODY. Depuis quelques temps, ce dernier prend une autre dimension au sein du gouvernement. C'est lui qui a rappelé Yves Jégo de Guadeloupe pour refuser que l'état paie l'augmentation de 200 euros promise aux ultra-marins. C'est lui qui continue de refuser un plan de relance par la consommation alors que les conseillers de Nicolas Sarkozy y sont favorables. C'est également lui qui a mis son veto à une augmentation du SMIC dans la réunion face aux syndicats. MISTER NO a donc remplacé MISTER NOBODY.
On peut se douter que s'il reprend du pouvoir, c'est que Sarko s'est complètement carbonisé à tout vouloir faire lui-même. Il a enfin compris l'utilité du premier ministre-fusible. Il laisse donc à ce dernier prendre des décisions et y gagner de l'impopularité. On constate d'ailleurs que nos deux dirigeants cotoient de concert les bas-fonds des sondages.
Pourtant, l'apparente bonhomie de François Fillon peut être utile à Sarkozy pour faire passer les mesures impopulaires. Lui qui est toujours dans la provocation l'incantation populiste a besoin de ce fauve à l'allure débonnaire qu'est Fillon.
Ne nous réjouissons donc pas trop vite que le premier ministre regagne du terrain. Pour le moment, la politique du gouvernement ne change pas dans ses objectifs et la méthode Fillon, plus insidieuse, serait plus difficile à montrer au grand public et donc à combattre.

Dominik