A ce point marqué par le film, je n’ai pas résisté à l’envie de lire la nouvelle du même titre qu’on trouve facilement dans la collection Folio. Comment un film si long (plus de deux heures cinquante) a-t-il brodé sur une cinquantaine de pages ?
Le lecteur trouve en tout cas un vrai plaisir à la lecture car le récit est efficace et non dépourvu d’humour, notamment dans ces passages du début où le père et le fils s’affrontent chacun pour imposer « un moyen terme » d’identité, le père cherchant à tout prix une vraie relation père-fils et le fils ne se satisfaisant pas vraiment de l’enveloppe du nourrisson puis de l’enfant !
Puis les années passent et le livre qui est une nouvelle, rappelons-le, accélère la temporalité, ritualise certains moments de l’existence, amour, mariage, naissance, paternité... L’euphorie de Benjamin est croissante car, au fur et à mesure que les années passent, son énergie et son appétit de vivre augmentent
Le hiatus avec ceux de sa génération se creuse inexorablement. A la différence du
film, Benjamin ne se sépare pas de son épouse et l’écart entre les deux êtres se manifeste de plus en plus nettement. Il devient le garnement de « sa douairière », puis un enfant qui joue avec son fils et que son fils gourmande, puis un enfant
qu’on confie à une nourrice, puis un bébé qui ne sort pas beaucoup de son lit mais qui repasse en
accéléré le film de toute sa longue vie ! Bref,
dans le livre, le passage à la régression vers les premiers stades de la vie est souligné davantage, le lecteur pénétrant une réalité que les images ne peuvent
certainement pas traduire...
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