Success story

Par Hong Kong Fou-Fou

Mars 2007 : Hong Kong Fou-Fou décide de devenir un web mogul et lance Fury Magazine.
Mars 2008 : Mmmouais... Le résultat n'est pas folichon. HKFF n'a pas fait fortune, il en est toujours réduit à enseigner l'optique ondulatoire ou l'électronique analogique à des étudiants qui s'en moquent et ne pensent qu'à la prochaine soirée Infirmières. Pour accélérer les choses, il s'entoure de deux collaborateurs, GoudurixYZ et Wally Gator.
Mars 2009 : Deuxième année d'existence pour Fury Magazine. Ce n'est pas encore la grosse affluence, Fury Magazine tourne à une moyenne de 60 visiteurs quotidiens. Pendant ce temps, le blog de Loana cartonne à 600 visiteurs par jour. Celui de Michaël Youn à 6000. Grosse lassitude à la rédaction (grossie entretemps par l'arrivée de Barbidule, dont l'activité principale est malheureusement d'essayer de voir plus de films que Quentin Tarantino). Faut-il se résoudre à servir une soupe indigente pour attirer le chaland ? Le choix est cornélien : le vide, ou le bide ?
Mars 2010 : En rédacteur en chef avisé, HKFF a choisi. Et la chance le sert enfin : lors d'un retour nocturne de la Jonquera, GoudurixYZ réussit à photographier en exclusivité, sur une aire d'autoroute, Nicolas Sarkozy et sa nouvelle compagne, Cindy Sanders, de retour de weekend à Cadaques. La photo est mise en ligne, les visites explosent, les contrats publicitaires s'enchaînent.
Mars 2013 : Fury Magazine est devenu le premier site de ragots, de scandales, de potins et de mensonges. L'immonde lui appartient. Stars du rock, du foot, du cinéma, politiciens, tout le monde veut être vu avec l'un des quatre activistes de Fury Magazine. Au moins, si des photos sont prises par les hordes de paparazzi payés par HKFF, les victimes espèrent ne pas être trop égratignées si un membre de Fury Magazine figure sur le cliché.
Mars 2015 : HKFF réalise un vieux rêve de jeunesse : il enregistre une reprise de "Town called malice" en duo avec Paul Weller en personne. La nouvelle fiancée de ce dernier, Rosa S., 16 ans, assure les choeurs. Le morceau, que Weller écoute du fond de sa cellule, reste 17 mois dans la "Sélection du mois".
Mars 2017 : Aston Martin sort une série spéciale Fury Magazine, limitée à quatre véhicules, dans une livrée de la couleur exacte du fond du magazine électronique préféré des internautes du monde entier (quoi, je ne vous ai pas encore dit que Fury Magazine était désormais traduit dans toutes les langues ?). C'est clinquant, de mauvais goût. Et alors ? Fury Magazine vous emmerde.
Mars 2020 : Barbidule s'offre la totalité des oeuvres du peintre pop Yébé (enfin, il croit les avoir toutes. Il ignore que Wally Gator et HKFF en possèdent quelques-unes. On est toujours trahi par ses proches).
Mars 2021 : GoudurixYZ anime une émision de télé quotidienne, le Goudurixissime. Tous les soirs à 20h, la France s'étrangle de rire en avalant sa purée-jambon (ben oui, en 2021, la crise économique n'est pas encore terminée).

Mars 2024 : GoudurixYZ s'offre le Perpignan Canet Football Club. Son équipe humilie Arsenal 6-1 en Ligue des Champions. Wally Gator, lui, devient N°1 de la boutifarre (pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un délicieux quoique mortellement gras boudin catalan) en achetant l'usine de charcuterie Gordoperofeliz.

Mars 2037 : Fury Magazine a trente ans. Hong Kong Fou-Fou, non. Il vend son groupe à un gros consortium chinois pour une somme coquette. Il part peaufiner son beau bronzage - car il a un beau bronzage - sur son île privée au large de Mykonos. Ses anciens collaborateurs viennent régulièrement le rejoindre pour pêcher l'espadon, boire des cocktails avec des ombrelles dedans et s'engueuler pour savoir qui sont les meilleurs, Blur ou Oasis ; quel est le sport-roi, football ou rugby.

Yeeeeeha, vivement le futur !
Bon anniversaire à nous, merci sincèrement de votre fidélité !

PS : Non, si vous êtes tombés sur Fury Magazine en cherchant encore comment on fabrique ces pu.ains de scoubidous en forme d'hélicoptères, vous ne faites pas partie des lecteurs fidèles, désolé. On n'a pas à vous remercier. Sans rancune.