Prada
Miuccia Prada n'en fait décidément qu'à sa tête. Alors que toute la planète mode s'élance dans un joyeux come-back 80's, Miucca met les pieds dans le plat en présentant une collection austère et sombre, sorte de week-end à la campagne au milieu des années de dépression. Mais c'est une invitation en cinémascope: les contrastes saisissants des couleurs sombres avec le rouge de certaines tenues n'est pas sans rappeller le Sin City de Frank Miller, tandis que les coiffures échevelées et le teint blaffard me rappellent l'Eraser Head de David Lynch. Côté style, les manteaux abondent (en laine bouillie affinés par une petite ceinture sur la taille), les robes ont une allure rétro, les cuissardes sont maintenues par des jarretelles et le tailleur se coupe dans un agneau plongé magnifique. La fourrure fait bien sûr son apparition dans des formes plus préhistoriques. Le défilé se termine sur une touche de modernité avec ces robes en cuir serties.
Gucci
Le défilé de Frida Giannini est de facture plus classique avec tout ce qu'il faut de looks pour habiller la femme: la journée, la femme Gucci est en tailleur pantalon à la coupe un peu boyish. Le soir, elle s'habille en plein revival 80's, robe à rayures colorées, leggings mat, en cuir ou lamé, épaules maxi et ceinture large ou l'éternelle robe boule à facettes. Favori des looks du Printemps-Eté, la combinaison se décline en strass pour la nuit. Pas étonnant que la collection soit en partie inspirée du mannequin Tina Chow, égérie des années 70-80, amie de Andy Warhol et Manolo Blahnik.
D&G;
Inspirés par Maria Callas, Domenico Dolce et Stefano Gabbana l'ont réellement pris au mot avec une collection qui aurait sa place sur une scène d'opéra: veste de chef d'orchestre, look empire, broderies, tutu, épaules bouffantes, longues capelines, imprimés de peinture Renaissance, et tshirts à l'effigie de la cantatrice ou d'opéras comme la Norma et la Traviata, le tout dans des tons ocres et bordeaux. A noter que vous pourrez enfin recycler les embrasses de rideaux à pompom de votre grand mère pour en faire des ceintures. Le défilé finit sur un catalogue d'opéras imprimés sur de longues robes de bal. Romantique mais décalé comme il faut.
Marni
Ce que j'aime chez Marni, c'est que Consuelo Castiglioni arrive toujours à créer de nouvelle collection tout en gardant son style. Elle ne va pas changer radicalement d'inspirations de saison en saison. C'est d'une douce continuité... et contrairement à D&G;, on n'a pas se demander comment quelqu'un peut bien porter ce type de tenue. La facture est classique avec un toujours un petit détail fashion. J'adore les tenues de fin de défilé avec ces robes en soie imprimées sous un petit bolero en fourrure. Les gants géants de king kong se déclinent sur beaucoup de tenues (enfin une solution pour ne pas avoir froid en Velib ?). Et bien sûr, les accessoires sont canon ! Sans doute mon défilé préféré, comme à chaque saison...
Blumarine
Allez, pour finir quelques images du défilé de Anna Molinari pour Blumarine: total look léopard, couleurs pastel à la Michael Kors, silhouette Dallas 80's et tête d'Anna Molinari projetée à la Warhol sur le runway. Tout a fait de ce défilé un summum de glam kitsch.
A découvrir également Moschino, Bottega Venetta, Etro et la première collection de Peter Dundas pour Emilio Pucci.
Bon, c'est pas tout ça mais je retourne à mon diner presque parfait...