Ne me dites pas que vous ignorez que LILY ALLEN sort enfin un second album ? Vous avez donc décidé de me prendre pour un imbécile ? Je veux dire, avec tout ce tintamarre, toute cette presse spécialisée en extase, ça me semble quand même peu probable. Il est vrai que Lily est une bonne cliente. Depuis son premier Lp, elle a plus souvent squatté les pages faits divers et la rubrique " potin de star " que celle des actualités musicales. Entre fausse couche, rupture avec pertes et fracas et soirées arrosées et stupéfiantes, il y avait matière à écrire plusieurs volumes. Mais ce qui nous intéresse nous, c'est uniquement la musique, et là, il faut bien le dire, le chœur de louanges qui s'est abattu sur ce second effort, " It's not me it's you " avait un je ne sais quoi de suspect. Pourtant, force est de constater que l'association avec Greg Kurstin ( moitié de The bird & the bee ) a encore produit de bons fruits. Un vrai disque de pop, libéré et qui s'assume, ça ne se refuse pas.
La recette est bonne : des textes ironiques, pleins d'humour, caustiques, une musique sautillante et scintillante, qui accroche d'emblée l'esprit et ne vous quitte pas de la journée, comme sur le très efficace premier single " The fear ". Les arrangements pop rose-bonbon en rendront jaloux plus d'un : ça semble facile à écrire et produire, mais ça ne l'est absolument pas ! Irrévérence mutine ( Fuck you ), traits autobiographiques acérés ( Back to the start ), humour léger du quotidien ( Not fair ) ou désillusion universelle (22), le nouvel album annonce la couleur dès son premier morceau, le discoïde Everyone's at it ( on parle ici de drogue, tout le monde en prendrait, dans le show business, selon Lily. Nous restons encore choqué et tout retourné par ce scoop inattendu...) qui fait sauter le bouchon du champagne dès les premières secondes et n'en finit plus de mousser. Pop comme populaire, comme l'explosion de ces petites bulles qui enivrent, comme ces chansons entrainantes ( obsédantes ) qui viennent à point pour laisser l'hiver derrière nous. Certains compareraient bien Lily avec le déchet destroy Pete Doherty, mais ce serait vraiment faire injure à son talent et à ce qu'elle nous offre. Pas révolutionnaire ou incontournable, juste plaisant et savoureux, c'est déjà pas si mal ! ( 7/10)