Une fois n’est pas coutume mais je vais aujourd’hui mettre mes pas dans ceux de Jean-Yves Sécheresse et dire tout haut ce que beaucoup (et peut-être lui- même) pensent tout bas : sur le projet de réforme Balladur, le PS et la gauche dans son ensemble campe sur une attitude réactionnaire au sens littéral du terme.
C’est à dire qu’elle refuse tout mouvement avant même de l’étudier. Le document préparé par la commission n’est pas encore remis à Sarkozy, dont on ne sait encore pas ce qu’il va en faire et avec lui on peut s’attendre à tout, mais déjà les leaders socialistes nationaux et locaux, pour le coup réunis, tirent à boulets rouges. Fabius, qui sur Canal+ y va de sa musique envers un Balladur, brave et honnête homme qui n’aurait pas vu venir le jeu masqué de Sarko prenant prétexte de la simplification administrative pour changer les règles du scrutin. Et d’expliquer avec une part de mauvaise foi comment de deux régions de Normandie à gauche on en fera une seule à droite. Tout ça parce que pour l’ancien premier ministre les électeurs des cantons sont de droite et ceux des régions de gauche. Quelle tristesse.
On ne fait pas mieux chez nous où les présidents de Rhône-Alpes et d’Auvergne ne veulent rien toucher de leurs frontières comme si la question était de savoir si Clermont est plus tournée vers Toulouse ou de nous convaincre aujourd’hui qu’en Haute Savoie ou dans le Pays de Gex on se sent totalement rhône-alpin. Comme l’écrit sur ce sujet Guy Mathiolon, président de la chambre de commerce de Lyon, « dans l’absolu, la fusion est utile s’il y a un projet ». Et c’est bien là le problème, ce tir de barrage de la gauche s’effectue à priori sans analyses détaillées et surtout…