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114- Yasmina Khadra ou la pleureuse

Publié le 15 février 2009 par Ahmed Hanifi
Yasmina Khadra voit rouge
C'est bien connu, le monde littéraire français, ou plutôt parisien, raffole des polémiques et des coups de gueule. Il vient d'être servi avec les sorties récentes de Yasmina Khadra, lequel clame à qui veut l'entendre que « toutes les institutions littéraires » se seraient liguées contre lui. Dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien, l'écrivain algérien s'est ainsi emporté contre le fait que son dernier roman, « Ce que le jour doit à la nuit », a été exclu de toutes les sélections pour les traditionnels et très médiatisés prix d'automne (1).
L'actuel directeur du Centre culturel algérien à Paris, et aussi officier des Arts et des lettres et chevalier de la Légion d'honneur (pour ne citer que ses distinctions françaises), n'obtiendra pas le prix Goncourt, pas plus que les prix Renaudot, Médicis ou Interallié. On peut comprendre qu'une telle déconvenue lui provoque quelques urticaires, d'autant que son livre semble bien se vendre. Mais il n'est certainement pas le seul dans ce cas. A chaque rentrée littéraire, nombreux sont les auteurs, talentueux ou non, qui espèrent être distingués mais, loi du nombre oblige, très peu sont comblés. Du coup, cette foire aux vanités, car c'est bien de cela qu'il s'agit, amène toujours son lot de commentaires aigres-doux, voire de révélations à propos des arrangements et des combines entre éditeurs influents (« je vote pour ton auteur pour tel prix, tu voteras pour le mien pour tel autre »). En clair, cette distribution de lauriers, qui est souvent synonyme de ventes accrues (quand il n'a pas d'idée de cadeau de Noël, monsieur Dupont offre le dernier Goncourt à Bobonne ou à Mémé...), mérite amplement d'être critiquée et, quoi qu'on pense des romans et du style de Yasmina Khadra, on peut admettre avec indulgence qu'il soit déçu de ne pas faire partie du crû 2008.
Mais là où les choses se corsent, c'est lorsqu'on examine les arguments qu'il martèle. A l'écouter, il serait privé de prix malgré son propre itinéraire qu'il affirme être exceptionnel. « Les gens pensent que ça a été facile pour moi de devenir écrivain, a-t-il expliqué au Parisien. Ils n'ont rien vu de mon parcours. J'ai été soldat à l'âge de 9 ans. J'ai évolué dans un pays où l'on parle de livres mais jamais d'écrivains et dans une institution qui est aux antipodes de cette vocation. On devrait me saluer pour ça ! ».
Voilà une sortie égotique dont on se demande quel rapport elle présente avec les prix littéraires. Qu'ils soient ou non arrangés, ces derniers récompensent avant tout un livre, ce qui signifie que Khadra aurait pu se contenter de dire « mon livre est bon, je ne comprends pas pourquoi il n'est pas sélectionné ». A l'inverse, le voici qui insiste sur sa vie et sur le fait qu'il est devenu écrivain malgré le fait d'être passé par l'armée algérienne. Et de laisser entendre qu'il serait victime d'un racisme qui ne dit pas son nom, argument facile qui est toujours à double tranchant et qui ne peut que mettre mal à l'aise.
Le plus étonnant dans l'affaire, c'est que Khadra dit se sentir « disqualifié » par son absence sur la liste des prix. La question est simple. Pourquoi écrit-il ? Ou plus exactement, que recherche-t-il ? La reconnaissance de ses lecteurs ou les ors d'un milieu fermé où les rivalités le disputent aux jalousies ? « Celui qui se pince le nez devant moi, je lui crache dessus », dit le dicton, et ce serait l'attitude la plus logique que devrait adopter cet écrivain. Pourtant, on a l'impression qu'il désespère de plaire à ceux qui lui signifient qu'il n'est pas des leurs.
Il y a donc quelque chose de pathétique à voir Khadra se plaindre de ne pas être aimé par le milieu littéraire parisien et à l'entendre répéter que son parcours devrait lui amener admiration et considération de la part des jurés des prix. On se sent même gêné en l'écoutant égrener ce qu'il pense être des arguments imparables, à savoir le fait qu'il a été traduit aux quatre coins de la planète, qu'il a fait la guerre aux terroristes ou qu'il a reçu, ici et là, telle ou telle récompense. Complexe vis-à-vis de madame la France ? Ego surdimensionné ? Il y a sûrement des deux et l'on en sera un peu plus convaincu en relisant ses déclarations pour le moins étonnantes au quotidien montréalais La Presse (2) : « Je suis l'un des écrivains les plus célèbres au monde. Je suis plus connu que l'Algérie ! (sic). Je suis allé en Italie en visite officielle avec le président algérien: je suis passé à la télé, pas lui ! ». Sans commentaire... On pourrait gloser sans fin sur cet orgueil hypertrophié mais on peut aussi rappeler les mots d'Albert Camus, cet écrivain que Khadra affirme admirer. « Ce qu'ils n'aimaient pas en lui, c'était l'Algérien », avait écrit l'auteur de L'Etranger en parlant du petit monde germanopratin. C'est peut-être aussi le cas pour Khadra. Cela signifie que cela ne changera pas, que l'appréciation que lui porte le milieu littéraire parisien restera la même. Mieux, tout changement pourrait paraître suspect. Si dans un an ou deux, Khadra reçoit un prix littéraire, on ne manquera pas de faire le lien avec son coup de gueule passé et ses « amis » parisiens n'hésiteront pas à parler de consolation ou de compensation. Reste enfin un autre point que l'on ne peut éluder. Il est évident que nombre de personnalités influentes du tout-Paris littéraire ont des préventions à l'encontre de Khadra en raison de son passé militaire. Il est vrai aussi que des écrivains algériens ont contribué en sous-main à sa diabolisation. Et il faut bien rappeler que cette image négative a été confortée par sa nomination à la tête du Centre culturel algérien de Paris. Qu'il le veuille ou non, et quoi qu'il en dise, ce poste est synonyme d'appartenance au système algérien. Un système que Khadra défend et critique à la fois. La vérité est qu'on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. Face à un système qui a mis l'Algérie à genoux, un écrivain ne peut louvoyer et être « in et out » sans en payer le prix. C'est aussi cela qui vaut à cet écrivain l'ostracisme dont il semble tant souffrir et avec lequel il devra apprendre à vivre.

1- Le coup de gueule de Yasmina Khadra, Le Parisien, 20 octobre 2008.
2- Les fantômes de l'Algérie perdue, La Presse, 28 septembre 2008.
par Akram Belkaïd
Le Quotidien d'Oran, jeudi 30 octobre 2008
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Ci-après l'article sur l'éternel ex militaire pleurnichard
Le coup de gueule de Yasmina Khadra
JAMAIS il n’aurait pensé qu’un jour l’ennemi aurait été aussi invisible. Au moins, dit-il, quand il risquait sa peau face aux intégristes, slalomant entre les horreurs de la guerre, ramassant ses compagnons « à la petite cuiller », l’ex-officier supérieur de l’armée algérienne Mohammed Moulessehoul ne pouvait s’en prendre qu’à la logique de la guerre. Mais là, celui qui est devenu aujourd’hui Yasmina Khadra, l’auteur d’une oeuvre littéraire reconnue dans le monde entier et dont le dernier roman, « Ce que le jour doit à la nuit »*, est l’un des best-sellers de la rentrée, fulmine .
Il se sent pire que menacé de mort. « Disqualifié ! siffle-t-il entre ses dents en évoquant son absence sur les listes des prix. Toutes les institutions littéraires se sont liguées contre moi. Ça n’a pas de sens ces aberrations parisianistes ! Les gens pensent que ça a été facile pour moi de devenir écrivain. Ils n’ont rien vu de mon parcours. J’ai été soldat à l’âge de 9 ans. J’ai évolué dans un pays où l’on parle de livres mais jamais d’écrivains et dans une institution qui est aux antipodes de cette vocation. On devrait me saluer pour ça ! J’écris dans une langue qui n’est pas la mienne, avec ma singularité de Bédouin. C’est la poésie de mes ancêtres qui lui donne cette teinte que certains me reprochent. Ils ne savent pas que la langue française peut tout dire, parler d’infinitude. Ils trouvent ça ringard. Pauvre Victor Hugo ! »
« Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là »
De fait, son nouveau roman (qui figure depuis huit semaines dans les meilleures ventes de la rentrée) aurait mérité d’apparaître sur les listes des jurys. L’auteur de « l’Attentat » y raconte, des années 1930 à aujourd’hui, la trajectoire de Jonas, fils de paysan élevé par son oncle dans les beaux quartiers d’Alger, puis habité par un amour impossible. C’est aussi le portrait d’une Algérie déchirée entre ses communautés. « Ce livre, je le porte en moi depuis 1982. Ce n’est pas seulement une histoire de l’Algérie coloniale, c’est aussi une réplique aux travaux de mon idole, Albert Camus.
Il n’a traité que de son Algérie à lui, son jouet d’enfant, de petit pied noir. Il n’est jamais allé de l’autre côté. C’est ce côté-là que j’ai raconté, celui des pieds noirs, des racistes, des gens bien, l’Algérie dans sa globalité. » Il laisse passer un temps puis : « Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là. »
Il est midi. Un soleil baigne le bureau où l’écrivain nous accueille, à l’Institut culturel algérien. Il reçoit ici des romanciers, des peintres, qu’il essaie d’aider. « Si je peux sauver deux ou trois talents, soupire-t-il ; et surtout leur apprendre à s’aimer… C’est fou, ils se détestent tous, les uns les autres.
» Rien n’est simple. Nulle part.
La conversation court sur son pseudonyme féminin. « J’étais en opération dans les maquis intégristes et chaque soir je devais appeler ma femme pour la rassurer.
Je pensais que je n’allais pas sortir vivant de cette guerre. Un soir, elle m’a dit, tes amis français demandent ta carte d’identité . Mon éditeur voulait un nom. Elle a donné ses prénoms. »
On lui dit que ses livres prennent parfois le risque d’un trop-plein de détails. « J’aime le détail. Ils vous conduisent au plus près du problème. C’est ce dont j’ai peut-être hérité de ma vie d’enfant soldat. Nous étions enfermés dans une caserne. Une forteresse. Le dimanche matin, nous sortions dans la ville. On nous mettait en colonne. Tout le monde s’arrêtait pour nous regarder passer. C’est là que tout me sautait aux yeux. J’étais comme une éponge. »
Pierre Vavasseur, Le Parisien, 20 octobre 2008

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LES COMMENTAIRES (6)

Par Bada Boum
posté le 23 mars à 14:38
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Le plagia étant avéré, la question que je me pose aujourd'hui est: Et si c'était Youcef Dris qui avait écrit LES AMANTS DE PADOVANI en 2008 après que Khadra l'eut écrit en 2004, avec toutes ces similitudes dans les deux textes, comment aurait réagi Khadra? Youcef Dris pourrirait aujourd'hui des les geôles d'Algérie sans aucun doute comme le fut Mohammed Bentchicou. Ouf, Youcef tu es sauvé pour avoir été le premier à écrire cette histoire.

Par moh
posté le 17 mars à 14:30
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Yasmina Khadra est un grand amnésique:il a tout simplement oublié que l'Algérien est un mégaconsommateur de lecture et d'infos.Contairement à ce qui a été dit sur plusieurs forums,Youcef Dris est un écrivain et un homme reconnu en Algérie.A l'annonce d'un eventuel plagiat de son "histoire" j'ai emprunté le livre de Khadra,pourquoil'acheter?et je me suis rendu compte de l'imposture.Me revient en mémoire une phrase de Khadra"en Algérie on se souvient des livres pas des écrivains"et d'ajouter"je suis plus connu que l'Algérie".Je ne peux citer tous les auteurs vivants ou qui nous ont quitté,mais ce petit monsieur les a tous insulté et je me suis sentit terriblement offensé.En ce qui conserne "Les amants de Padovani"à chacun de mes nombreux voyages en Algérie j'en ramène 5 ou 6 exemplaires pour les offrir à des amis qui connaissent ou pas Youcef.Pour l'anecdote,me trouvant à Alger la semaine dernière ,j'ai appelé Youcef Dris à Oran,j'ai omis de dire que nous sommes des amis d'enfance,de la même ville,primaire,collège,lycée,ados enfin hommes toujours tres heureux de s'entendre de se voir,ayant partagé beaucoup de souvenirs depuis environ 55 ans et le paradoxe,notre communication au téléphone ayant duré presque 30 minutes ,je lui souvent parlé des amants de.... à aucun moment il n'a abordé le plagiat de son livre ,à aucun moment il n'a cité le mon de Khadra;je n'ai pas abordé le sujet et lui non plus .Ce n'est pas à mon avis "un silence inquiétant",il faut connaitre l'homme:Youcef a toujours été,depuis tout jeune,humble,discret,fidèle en amitié,mais toujours plein de finesse,de poésie,tres jeune il écrivait déja.Lorsque je lui est parlé des ses projets ,pensant qu'il aborderait le sujet Khadra,il m'a annoncé qu'il faisait une journée dédicace le 20 mars à Tizi-ouzou et qu'il participait ensuite à une journée hommage à son défunt oncle ,le chanteur GUERROUABI ,décédé il y a quelques années.Mais point de Khadra.Cette"folie"collective qui a porté très haut cet individu révisera son jugement,ce produit car s'en est un a montré ses limites;en fait ce personnage ambigu et flou ,faux et arrogant,méprisant et insultant,n'a pas très bonne audience dans son pays natal.Un ami libraire et éditeur me disait un jour devant mon étonnement à voir au d'ouvrages publiés "tu sais mon ami,il y a autant d'écrivrains en Algérie que de paraboles!!!"

Par belkacem
posté le 16 mars à 18:45
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e ne reviendrais pas sur le plagiat; avéré celui-ci, n’en déplaise à certains, Amélie et Émilie n’ont qu’une lettre qui les différencie. Pourtant, je me demande qu’elle aurait été la réaction de Yasmina Khadra (et autres admirateurs de Khadra)si Youcef Dris avait écrit son livre après la parution du roman de Khadra(aucun auteur ne souhaiterait alors être à sa place dans ce cas, vu la virulence des intervenants « pros Khadra » des forums tous prêts a défendre l’auteur malgré les évidences). Un proverbe maghrébin dit: c’est une chèvre, même si elle volait ». J’admire Youcef Dris, non pas pour ses œuvres, je n’ai lu que les amants de padovani, mais pour son stoïcisme, car, jusqu’à ce jour, je n’ai lu nulle part que cet auteur ait réagi officiellement ou officieusement quant à cette histoire; il y a de quoi pourtant. Ce doit être quelqu’un de digne, même pas un mot dans les forums. Ou bien y a-t-il un secret dans ce silence. En fait, peut-on reprocher en Algérie, à un monsieur Khadra, grand auteur du reste, et directeur du Centre Culturel Algérien s’il vous plaît, de plagier un autre auteur quasiment inconnu? Et si c’était possible quelle aurait été l’issue? Je pense que Youcef Dris doit en savoir quelque chose, d’où ce silence inquiétant. S’il lisait ce message, qu’il nous donne au moins une « piste ».

Par sihem B
posté le 15 janvier à 02:06
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Le livre de Youcef Dris, que Yasmina Khadra a réécrit, peut être télécharger ici :

http://www.steekr.com/n/50-17/share/LNK45034b4c90748158f/

le psychanalyste karim sarroub n'a pas tout dit car toute l'histoire dans "Les amants de Padovani" à été reprise mais (légèrement) modifiée par khadra

Par Anegrik
posté le 14 décembre à 17:38
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Je confirme, cela ne peut etre qu'un plagiat, puisque lors de mes recherches sur l'auteur Dris Youcef victime de Khadra, je suis tombé sur ce lien qui reprend les articles de la presse algérienne de 2004 date de parution des AMANTS DE PADOVANI qui a "inspiré" Khadra, bien qu'il prétend n'avoir pas lu le livre: http://home.nordnet.fr/~jcpillon/piedgris/Auteurs/Dris.html A vous de juger

Par Papy
posté le 31 octobre à 10:20
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A mon humble avis, cet écrivain ne mérite pas le prix de la télévision qui lui a été attribué, puisque son livre est un odieux plagiat d'un autre roman écrit 4 ana avant le sien. CF http://www.lepost.fr/article/2009/10/12/1738442_ce-que-yasmina-khadra-doit-a-youcef-dris-ou-l-histoire-d-un-plagiat-par-karim-sarroub.html

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