Avant d’aborder les thèmes de cette journée, il me paraît essentiel de saluer l’incroyable énergie de la femme qui est derrière toute cette activité. En effet, Diana Evers se démène pour la médiation et obtient des résultats remarquables depuis de nombreuses années. Il serait temps que chacun d’entre nous s’intéresse tout autant à sa capacité à motiver les gens autour de la médiation qu’aux modèles théoriques qu’elle développe. Je reviendrai sur ces derniers un peu plus tard, mais son action en faveur de la médiation me semble devoir être mise en avant.
J’ai la ferme intention de revenir les jours prochains sur toute une série de réflexions qui me sont venues au cours des sessions auxquelles j’ai participé, mais je voulais avant tout soulever le dynamisme d’une organisation qui montre que l’optimisme pour la médiation me semble beaucoup plus présent en Flandres que chez les francophones.
Et si j’ai ressenti cet optimisme, c’est sans doute parce que j’ai été frappé par le nombre d’initiatives concrètes qui naissent au Nord de la frontière culturelle belge. Des initiatives qui n’ont pas peur de faire franchement la promotion de la médiation en partant d’un point de vue fondamental qui échappe me semble-t-il toujours à la plupart des médiateurs francophones: le point de vue du client potentiel. Nous continuons en tant que francophones à penser et à réfléchir sur la meilleure manière de nous centrer sur notre client, et nous restons incapables de nous mettre à la place de celui qui ne sait pas encore qu’il pourrait avoir besoin de nous.
Le résultat est bien connu: la personne impliquée dans un conflit ne sait pas, ni avant, ni pendant le conflit quelles sont ses alternatives à mener un “combat” soit en direct avec son “adversaire”, soit en confiant ce combat à un initermédiaire (arbitre, avocats, syndicat, organisation professionnelle). Et lorsqu’on lui parle de médiation, alors que les “premiers sangs” ont bien souvent déjà coulés de part et d’autre, il regrette de ne pas l’avoir su plus tôt… mais déclare que pour lui c’est déjà trop tard.
Chez nos amis du Nord, ces questions ne sont pas éliminées, mais c’est clairement la recherche volontariste de situations d’interventions qui est au coeur du débat.
Comme indiqué plus haut, je reviendrai ces prochains jours avec quelques sujets qui m’ont particulièrement intéressés:
- la prise de conscience de mon rôle de médiateur comme contributeur à un meilleur développement sociétal
- la place de la médiation dans le rôle d’un manager
- une introduction au modèle de médiation “de développement”
- deux approches intéressantes de la mise en place de pratiques de groupe en médiation
- et un modèle de création mutuelle de valeur pour les clients et le médiateur à travers les propositions qui émanent du très dynamique groupe “Pareto“
Vu la densité de toutes ces présentations, il faudra me donner un peu de temps pour leur laisser prendre forme, mais “ne quittez pas l’écoute” du blog d’interactes.
Je trouverais d’ailleurs particulièrement sympathique si certain(e)s d’entre vous choisissaient de participer à la discussion en répondant à la question suivante:
Quel conseil donneriez vous à un médiateur débutant pour l’aider à obtenir ses premières médiations et à gagner sa vie par la médiation endéans les 5 ans ?