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Ultime lettre ouverte aux "boutiquiers" socialistes

Publié le 02 mars 2009 par Slovar
Il existe en France une tradition démocratique qui veut que lorsqu'un pouvoir est décrié par les citoyens, ceux-ci puissent se tourner vers une force politique d'alternance. Contrairement aux pays nordiques ou anglo saxons où cette alternance ne joue que sur des points de détails, la France s'est jusqu'à présent honorée de remplacer un programme de gouvernement par un autre.
Certains diront, avec raison, que la prédominance de l'Europe et de sa construction a considérablement diminué l'importance des alternances puisque le plus grand nombre de privatisations ont été effectuées sous un gouvernement de gauche. Les plus honnêtes ajouterons que le montant de celles-ci ont été, à cette époque, versées dans un fonds pour les retraites que la majorité de droite a bien entendu évité d'abonder.
Dans le contexte actuel de crise tout d'abord financière puis économique, une très grande majorité de français rejetant la politique du Président, il serait sommes toutes logique que ceux-ci donnent à chaque consultation un succès électoral aux mouvements et partis d'opposition majoritaires. Il serait normal que cette opposition se positionne clairement sur le débat économique et social. Il serait également indispensable que l'opposition indique son envie de prendre les commandes en affichant une unité sur les mesures à prendre.
L'opposition au fil des consultations électorales passées est devenue majoritaire dans les collectivités territoriales et peut à court terme faire basculer le Sénat, empêchant par là même le pouvoir absolu d'une seule famille politique. Dans l'idéal, on aurait pu croire que les élection européennes seraient pour l'opposition la confirmation du rejet de l'idéologie libérale et du marché auto régulé.
Et que pensez-vous qu'il advint ?
"Il y a une vague de mécontentement exceptionnel", affirme au contraire un responsable du parti. "On paie les conséquences de Reims où la synthèse n'a pu être faite", déplore un autre.
... / ... Le maire de Lyon Gérard Collomb, grand baron du courant, a fustigé une "parodie de démocratie" comme au "comité central du PC d'URSS". M. Collomb est notamment furieux du parachutage d'un autre royaliste, Vincent Peillon, dans la région Sud-Est contre son candidat local. M. Peillon a assuré à l'AFP que l'approbation des listes avait été "très large" chez les royalistes, "y compris pour le Sud-Est". Et si "les déçus s'expriment, c'est naturel".
A la motion A qui regroupe les proches de Bertrand Delanoë, maire de Paris, ceux de François Hollande, de Pierre Moscovici et des rocardiens, le malaise est le plus profond. "On a le sentiment que les arbitrages ont été systématiquement pris au profit des amis de Bertrand Delanoë", confie un responsable, soutien de cette motion. ... / ...
Du côté des proches de François Hollande, absent au Conseil, l'eurodéputé sortant Stephane Le Foll parle de "vrai problème de fonctionnement" de la motion. Pour un autre, "le fonctionnement de la motion A est entre les mains de Bertrand Delanoë". "Il va y avoir des malaises en région", prophétise un responsable, et des "risques de blocage" lors du vote des militants le 12 mars, en Bretagne, Gironde, Franche-Comté ou dans le Limousin - Source AFP/Google
Quasiment dans le même temps, un sondage Ipsos-Paris Match du 17 février affirme que c'est l'UMP qui arrive en tête des intentions de vote pour les élections européennes de juin prochain avec 26%, le PS est crédité de 23% et le Modem 14.5%.
Comme nous le disions plus haut, dans l'idéal, on pourrait croire que les élection européennes seraient pour l'opposition la confirmation du rejet de l'idéologie libérale et du marché auto régulé. A condition de ne pas montrer aux français que la seule chose qui vous remue encore, c'est comme disait Staline : "Le pape combien de divisions". Slogan applicable à chaque leader de motion.
Mais, de qui vous moquez-vous ?
Omnubilés par la place de candidat en 2012, vous ne comprenez ni voyez ce qui se passe dans la société française. Vous avez mis en place une stratégie d'auto destruction qui ne vous permets même plus d'offrir à vos concitoyens un front commun sur les problèmes des Dom Tom, les plans sociaux quotidiens et le découragement de tous ceux à qui on refuse un accès au monde du travail. On finit par se demander si les mouvements des 29 janvier et du futur 19 mars ont la moindre signification pour vous. Les militants et sympathisants sont très largement fatigués de savoir qui des socio démocrates ou des socialistes vont réussir à prendre la direction du parti et surtout pour quoi en faire.
La vie de tous les français se dégrade sans cela n'ait d'influence sur les petits arrangements ou meurtres entre amis. Les traditionnels partis amis du PS se délitent alors que le seul objet d'attention est le MODEM ou du moins ses électeurs.
Pour en revenir aux élections européennes, le Parti Socialiste a mis en ligne son programme national pour les élections européennes. L'introduction du texte (daté du 28 février 2009) est éloquente : Voté à la quasi-unanimité par le Bureau national et le Conseil national du 28 février, ce texte est le socle de départ du programme des socialistes pour les élections européennes de juin prochain.
Et commence par le leitmotiv bien connu : "Un besoin impérieux d’Europe" et se termine par : "Avec ses 220 députés, actifs dans chacun des 27 États de l’Union, armé de son Manifeste authentiquement progressiste, le PSE est la grande force d’alternance qui peut changer le cours de notre Union et être ainsi au rendez-vous de l’Histoire. Changer l’Europe, c’est nécessaire, battre la droite, c’est faisable, donner un nouveau sens à l’Europe avec la gauche européenne, c’est possible."
ça nous rapelle un vague slogan de campagne présidentiel de droite et franchement, ça ne donne pas envie.
Le mouvement social qui s'annonce est puissant et demandeur de justice et d'avenir. Pousserez-vous le syndrome du boutiquier jusqu'à oublier que les français comptent sur le retour des fondamentaux que porte le parti socialiste ? Serez-vous pour cause de désamour les derniers à vous joindre à la lame de fond qui va emporter le capitalisme et ses thuriféraires ?
Qui aime bien chatie bien dit le dicton populaire. Prenez garde à ce que les abstentionnistes, les lassés et déçus ne vous montrent à quel point ils vous aiment ... Mais, écoutez vous encore la rue, ses envies et ses combats ?

Libellés : alternance, elections, europe, parti socialiste


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